Thèse soutenue

Approche historico-culturelle d'une psychologie du spectateur : étude longitudinale du travail d'orchestration et du style au sein de trois ateliers de théâtre pour enfants et adolescents

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Auteur / Autrice : Jonas Nowé
Direction : Valérie Tartas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 24/09/2018
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cognition- Langues- Langage- Ergonomie / CLLE
Jury : Président / Présidente : Jean-Marc Colletta
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Tartas, Cintia Rodríguez, Tania Zittoun, Antonio Iannaccone

Mots clés

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Résumé

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En partant de l’idée qu’une œuvre théâtrale est une œuvre au sens de Meyerson (1945/1995) et que le développement des styles des apprentis acteurs se réalise dans des interactions médiatisées par des instruments psychologiques au sens de Vygotski (1934/1997), nous avons posé comme hypothèse de travail que toute personne témoigne d’un style qui se précise avec l’expérience. Trois études longitudinales menées en adoptant une approche qualitative (enregistrements des séances, entretiens) sur le travail d’orchestration (mise en scène, direction d’acteurs, rappel à l’ordre et corrections techniques) de metteurs en scène ont été réalisées sur une année scolaire, auprès de trois ateliers de théâtre, dont les troupes n’ont pas le même nombre d’années de pratiques : le groupe des petits (0-1 an de pratique), des moyens (2-3 ans) et des grands (6-10 ans). Les résultats de l’analyse interactionnelle des données montrent que, d’une part, l’expérience de la troupe a un impact sur la manière dont le metteur en scène va étayer (Bruner, 1966) les interactions visant la co-construction d’une pièce de théâtre, et d’autre part, révèlent des moments propices pour certains apprentissages. Concernant l’atelier des petits, le travail privilégiait la technique, et plus précisément les apprentissages sur l’occupation de l’espace visuel (comme les déplacements). Tandis que lors de l’atelier des moyens, il portait plus spécifiquement sur l’expression du style des acteurs et l’occupation de l’espace sonore (comme l’enchaînement des répliques). Enfin, concernant l’atelier des grands, il portait sur l’occupation de l’espace temporel, par un travail sur le rythme et la non continuité psychologique des personnages, permise par une bonne gestion de l’occupation des espaces visuel et sonore. Pour finir, on a pu observer au cours de la saison, la co-construction de conventions communicationnelles entre les acteurs et le metteur en scène, plus efficaces qu’en début de processus de travail, qui mobilisaient le corps. Ces résultats seront discutés à la lumière du prisme de l’interaction psycho-sociale (telle que redéfini par Zittoun & Perret-Clermont, 2009) afin de mieux saisir la notion d’intégrité d’une personne sur le registre physique du corps, permise par le style via une meilleure reconnaissance de soi.