Thèse soutenue

L'universitarisation de la formation infirmière : nouveaux savoirs, nouveaux profils d'étudiants et infirmiers

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Auteur / Autrice : Sylvie Dibon Rigot
Direction : Élisabeth Bautier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'education
Date : Soutenance le 24/09/2018
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre interdisciplinaire de recherche culture, éducation, formation, travail
Jury : Président / Présidente : Catherine Delarue-Breton
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Eymard
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Berger, Richard Wittorski

Résumé

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En formation infirmière, la mise en place du référentiel universitaire a entrainé une modification du recrutement des étudiants, de leurs parcours en formation et des professionnels formés. La majorité des étudiants en réussite sont issus de filières générales et en proportion moindre en promotion professionnelle. D’autres étudiants, majoritairement issus de filières technologiques, ont des difficultés pour entrer dans la formation, la suivre, voire ne peuvent être diplômés. Cette recherche a visé à identifier les causes de ces différences. Elle s’est centrée sur les rapports aux savoirs et à l’écriture des étudiants Un corpus de données a été constitué: écrits d’évaluation des étudiants (unité d’intégration, travail de fin d’étude) et entretiens auprès d’étudiants et de professionnels « nouveaux diplômés » et « recruteurs ». La mise en relation des analyses des corpus confirme l’accroissement par l’universitarisation des inégalités scolaires identifiées dans le secondaire du fait des contenus des formations menant aux différents baccalauréats. La construction de la différenciation au sein de la formation actuelle tient dans une large mesure à la confrontation entre les pratiques institutionnelles et les différences de « rapport à » (au savoir, au langage, à l’écrit et à l’écriture, mais aussi au métier) chez les étudiants, différences liées à leurs modes de socialisation scolaires ou non scolaires. Ainsi, le référentiel de formation universitaire n’a que partiellement atteint les effets escomptés par l’acquisition de nouveaux savoirs et une réflexion différente sur la posture professionnelle. En revanche, le rapport à l’écrit est resté une difficulté majeure pour certains étudiants. Elle montre que cette situation n’est pas irréversible. Une meilleure formation des formateurs ainsi qu’une clarification de leurs missions permettraient de prendre en compte dans la formation les obstacles qu’une partie des étudiants rencontrent. Cependant, cette mesure prise isolément semble insuffisante. En effet, il est aussi essentiel d’interroger l’évolution des compétences attendues par la profession, et au-delà la nécessité de former un seul profil de personnel soignant.