L'empereur et la cour de Dioclétien à Théodose Ier (284 - 395) : espace, réseaux, dynamiques de pouvoir en Occident
Auteur / Autrice : | Alexandra Pierré-Caps |
Direction : | Andreas Gutsfeld |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 08/12/2018 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire et cultures de l'Antiquité grecque et romaine (Nancy ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Cécile Bertrand-Dagenbach |
Examinateurs / Examinatrices : Andreas Gutsfeld, Anne Daguet-Gagey, Bruno Bleckmann, Rita Lizzi Testa, Pierfrancesco Porena | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Daguet-Gagey, Bruno Bleckmann |
Mots clés
Résumé
Le sujet interroge les procédés de structuration et de configuration d’une cour impériale, qu’ils soient spontanés ou à l’initiative de l’empereur. Comme le rappelle le sociologue allemand Norbert Elias, dont les travaux encadrent largement cette étude, la cour ne doit pas son existence à la volonté d’un seul individu. Le cadre chronologique de cette étude est celui d’un long IVe siècle, prétexte à l’observation d’une évolution de la structure aulique et de l’image de la dignité impériale sur le long terme. L’Occident offre un objet d’étude privilégié, par sa diversité et ses pratiques du pouvoir héritières d’une ancienne centralité axée sur la ville de Rome. Notre hypothèse de recherche vise à pondérer le « paradigme du prince décideur » et à faire de l’empereur du IVe siècle un acteur de la cour et non plus seulement le point nodal d’une structure aulique qui tend à s’autonomiser. Il s’agit de mieux appréhender l’évolution de la pratique d’un pouvoir souvent perçu comme autocratique, le façonnement d’une cour destinée à servir le prestige d’une dignité impériale restaurée et l’autonomisation d’une administration extrêmement lourde. La permanence de certains réseaux d’influence à la cour semble entraîner un paradoxe entre le renforcement de l’autorité impériale et la faiblesse de l’influence décisionnelle des empereurs dans certains domaines de la vie politique. Cette contradiction ménage de nouveaux espaces du pouvoir jusque dans les territoires de l’empire, sous la forme de projections spatiales de la réalité aulique à travers la mobilité des hauts fonctionnaires. De là, la cour apparaît d’abord comme une abstraction soumise au politique avant que d’être une réalité topographique. L’ « absolutisme » en tant que « trait dominant du régime » mérite une nouvelle approche historiographique à l’aune de ces nouvelles pratiques du pouvoir à l’œuvre dès la Tétrarchie.