Thèse soutenue

Approche psychodynamique de l’impact de l’épisiotomie : étude longitudinale chez des femmes primipares

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Auteur / Autrice : Christophe Clesse
Direction : Joëlle Lighezzolo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 18/11/2018
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interpsy-ETIC (Metz ; 2009-...)
Jury : Président / Présidente : Thomas Rabeyron
Examinateurs / Examinatrices : Joëlle Lighezzolo, Anne Thevenot, Silke Schauder, Israël Nisand, Michèle Scheffler
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Thevenot, Silke Schauder

Résumé

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L’épisiotomie est un élargissement chirurgical de l’orifice vaginal réalisé à l’aide d’une incision du périnée au cours de l’accouchement et notamment pendant la dernière étape de l’expulsion. Très souvent étudiée sous un angle somatique, cette pratique chirurgicale a été très peu abordée sous un angle psychologique. Ce manque de donnée est d’autant plus marqué qu’il n’existe aucune étude d’orientation psychodynamique portant sur l’épisiotomie. Le but de ce travail de thèse est d’évaluer l’impact psychique de l’incision du périnée en divisant trois axes d’évaluation : les effets de l’épisiotomie, les facteurs de risques et les facteurs protecteurs inhérents au vécu difficile de l’épisiotomie et enfin le vécu de l’épisiotomie en fonction des caractéristiques individuelles du sujet. Pour ce faire une étude longitudinale comparant l’effet de l’épisiotomie aux autres modes d’accouchement (césarienne, voie basse avec périnée intact ou pseudo-intact et déchirure) a été réalisée sur 43 femmes. Elle s’est appuyée sur une rencontre prénatale 1 mois avant l’accouchement, une évaluation 2 jours et 2 mois après l’accouchement et enfin 3 rencontres post-natales (3 mois, 9mois, 1 an). Chaque rencontre s’est appuyée sur la réalisation d’entretiens (semi-directifs et libres), de questionnaires (SF36, QIC, EPDS, CPQ, WOMBLSQ4, Traumaq) et l’emploi du test de Rorschach. Les principaux résultats montrent que l’épisiotomie implique une satisfaction liée à l’accouchement plus faible 2 mois après l’accouchement. De même, elle est préférentiellement associée à la présence de douleurs, dyspareunies et dépressions 3 mois après l’accouchement. En outre, elle est considérée avec la survenue d’une déchirure comme un des modes d’accouchement les plus difficilement vécus. Notre étude a également montré qu’une qualité de mentalisation effondrée préservait les femmes d’un vécu difficile lié à l’épisiotomie. Enfin, l’analyse qualitative a mis en évidence la présence de dysfonctionnements sexuels et angoisses somatopsychiques spécifiquement liés à l’épisiotomie. Pour finir, nous avons montré que le vécu subjectif personnel colorait la perception de l’épisiotomie notamment au travers de la dynamique transférentielle projetée sur l’équipe médicale mais aussi lors de la reviviscence de traumatismes psychiques. L’ensemble de ces résultats est également commenté en fonction des perspectives théoriques et cliniques soulevées visant à améliorer le bien-être des femmes en salle d’accouchement et en suite de couche