Thèse soutenue

Les enjeux normatifs de la reconnaissance publique dans la France des Lumières : gloire, célébrité, mérite
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Marie-Ève Beausoleil
Direction : Catriona SethSusan Dalton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, Littératures et Civilisations
Date : Soutenance le 06/04/2018
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec Université de Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Littératures, Imaginaire, Sociétés (Nancy)
Jury : Président / Présidente : Ollivier Hubert
Examinateurs / Examinatrices : Catriona Seth, Susan Dalton, Pascal Bastien, Robert John Morrissey
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Bastien, Robert John Morrissey

Résumé

FR  |  
EN

La question de la reconnaissance publique devient un important sujet de réflexion et de débat dans la France des Lumières. D’une part, plusieurs penseurs font de la gloire un processus affectif de reconnaissance du mérite susceptible d’ordonner une société harmonieuse et juste. D’autre part, le XVIIIe siècle voit l’émergence d’une culture de la célébrité qui favorise la multiplication des personnalités connues, en particulier issues du milieu des lettres et des arts de la capitale. Plutôt que de distinguer des individus dont le vrai mérite suscite l’admiration unanime, comme le voudrait l’économie de la gloire, la célébrité s’alimente, entre autres, de la controverse, du dévoilement de la vie privée et de la consommation du divertissement. Dès son avènement, elle est largement perçue comme un facteur de décadence morale et un symptôme d’appauvrissement culturel. Cette étude propose donc une incursion dans les discours moraux, esthétiques et biographiques qui ont participé à l’élaboration, à la promotion et à la critique d’économies de la reconnaissance publique. En analysant une sélection de textes publiés sur une période d’environ 150 ans, entre la Querelle des Anciens et des Modernes et le premier tiers du XIXe siècle, je montre la cohérence de fond et les articulations de ces réflexions qui portent, en définitive, sur le genre d’ordre social que l’on voudrait consolider ou voir advenir. Elles ouvrent en retour une perspective sur la spécificité de ce moment charnière, marqué entre autres par la déstructuration des hiérarchies traditionnelles et l’affirmation de l’individu comme sujet moral autonome