Etude des psychoses dissociées : Approche clinique et projective comparées
Auteur / Autrice : | Cécile Prudent |
Direction : | Claude de Tychey, Renaud Evrard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 22/06/2018 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Interpsy-ETIC (Metz ; 2009-...) |
Jury : | Président / Présidente : Joëlle Lighezzolo |
Examinateurs / Examinatrices : Claude de Tychey, Renaud Evrard, Pascal Roman, Marie-Frédérique Bacqué, Jacqueline Richelle | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pascal Roman, Marie-Frédérique Bacqué |
Mots clés
Résumé
La recherche que nous développons dans notre thèse a pour objectif l’étude des psychoses disso-ciées à travers une approche clinique et projective comparées. C’est d’abord à travers une revue de la littérature des psychoses que mettons en évidence les diverses positions au sein de la nosographie psychiatrique dans un contexte historique, puis actuel. Nous croisons cette perspective à une ap-proche issue de la métapsychologie, dont les jalons ont été posés par Freud (1911, 1920, 1924, 1940). En outre, nous mettons en évidence une opposition entre Freud et Bleuler à travers leurs échanges épistolaires parus en 2016, et cela à propos de la question de l’autisme. Freud (1911) dé-crivait ce phénomène psychique comme un repli de la libido sur le moi contrairement à Bleuler (1911). Le clivage épistémologique et théorique entre les deux auteurs aura influencé, selon le point de vue défendu dans la partie théorique de la thèse, la nosographie psychiatrique actuelle et la com-préhension de la dissociation ainsi que des symptômes négatifs de la schizophrénie. L’étude globale qui suit la revue de la littérature porte sur un échantillon de patients (n=81) des services de psychia-trie d’un hôpital de la région Grand-Est et se concentre en trois sous-études. La première étude vise la comparaison statistique des indicateurs au test de Rorschach (Nina Rausch de Traubenberg, 1990) entre la population tout-venant (De Tychey et al., 2012) et entre la population psychiatrique psycho-tique. La seconde étude est une analyse qualitative contrastée, constituée de 5 cas cliniques, dont l’investigation approfondie des psychés de cas cliniques exemplaires est représentative des trois sous-groupes de référence de la population de l’étude. La troisième étude est longitudinale et porte sur un cas clinique à 24 mois d’intervalles en test/re-test, elle nous permet de valider la fiabilité du diagnostic de paranoïa. L’aboutissement de cette recherche met en évidence l’intérêt de développer, à partir de ces données l’indicateur de la représentation de soi intitulé : le degré de représentation de soi entière unitaire. Ce nouvel indicateur de la représentation de soi est validé à un niveau empirique statistique chez notre population et permet d’évaluer la qualité des assises narcissiques chez les indi-vidus qui passent le tests. La population de sujets psychotiques de notre étude, dont le narcissisme primaire est fragile apparait comme une population idéale pour mettre en évidence l’intérêt de ce nouvel indicateur. Par ailleurs, l’accent est mis sur l’importance de coter de nombreux indicateurs qualitatifs issus du modèle américain au Rorschach, à l’instar de la perspective anale (Schafer, 1956) car il peut révéler les traces, repérables au test, d’une fixation anale, qui est , nous le démontrons, prépondérante dans la paranoïa. Enfin, la stabilité du diagnostic de cette entité qui est validée lors de l’étude longitudinale, met en évidence l’intérêt de la maintenir au sein de la nosographie psychia-trique actuelle.