Thèse soutenue

Une agriculture transitoire au service d’une agriculture pérenne dans un front pionnier Saharien en Algérie. L'eldorado d'El Ghrouss

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Auteur / Autrice : Farida Amichi
Direction : Sami BouarfaMarcel Kuper
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'Eau
Date : Soutenance le 20/12/2018
Etablissement(s) : Paris, AgroParisTech en cotutelle avec Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (Maroc)
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : UMR G-eau (Gestion de l'eau, acteurs et usages, Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Ahmed Bouaziz
Examinateurs / Examinatrices : Ahmed Bouaziz, Marc Benoît, Mohamed Mahdi, Akiça Bahri
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Benoît, Mohamed Mahdi

Résumé

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De tout temps, le Sahara a connu de profondes transformations notamment dans le secteur agricole. C’est en particulier vrai dans la région d’El Ghrouss dans les Ziban qui, depuis les années 1980, a connu une accélération des mutations agricoles entrainant de fortes dynamiques d’expansion territoriale. Un véritable front pionnier caractérise cette région sous l’effet du développement de la production maraîchère sous serre, système de production transitoire permettant l’extension d’une agriculture pérenne sous forme de palmeraies. Ces agricultures sont irriguées depuis les ressources souterraines formant un « territoire de l’eau » en expansion. L’objectif de cette thèse est d’analyser l’ensemble des déterminants de cette néo-agriculture saharienne irriguée en transition, expliquant les déterminants de son extension territoriale et conduisant à sa pérennisation. Notre thèse s’articule ainsi autour de la triple relation entre les acteurs, la ressource en eau et l’espace. Dans un premier temps, nous caractérisons les dynamiques transitoires portées par des arrangements entre différents acteurs qui mettent en commun leurs facteurs de production. Dans un second temps, nous interrogeons l’évolution des usages de l’eau souterraine en fonction des mutations observés et de l’expansion territoriale. Enfin, nous analysons les différents facteurs qui favorisent la quête de nouvelles terres à savoir, l’eau, le foncier mais aussi les infrastructures publiques. Nos résultats montrent d’abord que les arrangements entre acteurs autour d’une agriculture transitoire sont les moteurs de l’expansion territoriale et de l’ascension socio-professionnelle des agriculteurs. Ensuite, nous montrons l’importance de comprendre les pratiques et usages de l’eau pour évaluer les besoins en eau d’un territoire. Et enfin, l’analyse de l’avancée d’une « frange pionnière » a montré qu’elle résultait de l’imbrication des trois principaux axes à savoir le foncier, l’eau et les infrastructures et que chacun de ces axes conjugue à la fois l’action de l’État et l’initiative privée. Pour conclure, nous posons la question de la durabilité de cette agriculture en pleine expansion dans un contexte de ressources fragiles qui manifeste déjà des signes d'essoufflement, de faible régulation économique de la production maraichère et de vulnérabilité sociale.