Thèse soutenue

Nikolaj Roslavec : le musicien « forgeron » de la Révolution d’Octobre : ses oeuvres pour voix et piano (1909-1931)

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Auteur / Autrice : Louisa Martin-Chevalier
Direction : Makis Solomos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musicologie
Date : Soutenance le 11/12/2017
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Esthétique, musicologie et créations musicales
Jury : Président / Présidente : André Lischke
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Olive, Cécile Pichon-Bonin
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Pozner

Résumé

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L’œuvre de Nikolaj Roslavec apparaît comme un moment éphémère et expérimental dans l’histoire de la musique russe. Cette étude met en lumière l'existence d'un compositeur audacieux, ambitieux, qui a exalté la rhétorique révolutionnaire bolchevique de « l'homme nouveau » et s’est présenté comme un « forgeron de nouvelles formes de vie ». Plus encore, il a proposé un nouveau système de composition élaboré autour de ce qu’il appelle sintetakkord, forme apparemment hybride entre l’accord synthétique scriabinien et la série schœnbergienne, qu’il déploiera à différents moments de son parcours artistique. À travers la mise en place d’un principe compositionnel où le sintetakkord devient l’outil de sa pensée musicale, Roslavec tente de transcender les limites du langage tonal et du matériau compositionnel traditionnel et ainsi, de créer un tout organique et synthétique. Selon l’un des critiques musicaux de l’époque, « c’est un système solide et stable de perception et de contemplation des sons, issu de la conception et de la vision du monde inédites qui sont la marque d’une époque nouvelle ». Les événements révolutionnaires de 1917 chargent les débats artistiques d’une signification historique, de préoccupations politiques et idéologiques. Roslavec, qui se réclame de 1917, sera éminemment marqué par les nouvelles perspectives de construction d’une nouvelle société. « La culture musicale russe – encore instable, sans racines solides – a été entièrement balayée par Octobre » écrit-il. Celui que Mjaskovskij surnomme « le moderniste militant de gauche » s’engage dès le début des années 1920 au sein de nombreuses institutions culturelles. Son combat politique prendra différents aspects tout au long de sa vie, au gré des mutations politiques et institutionnelles que connaît la Russie : membre du Parti communiste, militant actif auprès des masses, actif dans la reconstruction culturelle et étatique de la vie musicale, actif dans la communauté artistique d’avant-garde et engagé par ses productions écrites.