Thèse soutenue

Troubles du langage verbal et non-verbal dans la maladie d'Alzheimer : Effets d'ateliers en voix chantée.

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Auteur / Autrice : Diane Caussade
Direction : Jean-Marc CollettaNathalie Henrich-BernardoniNathalie Vallée
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage Spécialité Langage et Surdité
Date : Soutenance le 14/12/2017
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Grenoble Images parole signal automatique (2007-....)
Jury : Président / Présidente : Hervé Platel
Examinateurs / Examinatrices : Rudolph Sock, Loris Schiaratura
Rapporteurs / Rapporteuses : Noël Nguyen, Pierre Feyereisen

Résumé

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Malgré le caractère multimodal du langage, peu de recherches se sont intéressées aux troubles langagiers verbaux et non-verbaux des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, et encore moins à la prise en charge via la voix chantée de ces troubles. Pourtant, la remédiation de ces troubles langagiers permettrait de ralentir la progression symptomatique des troubles langagiers. Etant donné l’allongement de l’espérance de vie, la prévalence exponentielle des troubles neurocognitifs dès 65 ans – dont la cause la plus fréquente est la maladie d’Alzheimer pour laquelle il n’existe pas à l’heure actuelle de traitement curatif –, l’identification des facteurs pouvant ralentir la progression des symptômes est de première importance. Au vu de ces éléments, cette recherche s’est intéressée aux troubles de la communication verbale et non-verbale dans la maladie d’Alzheimer, ainsi qu’à l’impact de la voix chantée sur ces troubles. Pour ce faire, un protocole original a été mis en place consistant en une tâche de répétition en voix parlée ou voix chantée, avec ou sans gestes manuels communicatifs présentés. Ce protocole a permis d’évaluer les capacités de communication multimodale de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de personnes au vieillissement dit ‘normal’. A T0, de nombreux troubles du langage verbal et non-verbal ont été observés. Dès le stade léger de la maladie, les participants du groupe Patient ont produit des erreurs linguistiques et des pause(s) et/ou allongement(s) vocalique(s) de types différents des participants du groupe Contrôle. La capacité de répétition des gestes manuels des participants du groupe Patient semble également impactée, tout comme la qualité de reproduction des gestes iconiques. Dès le stade modéré de la maladie, les participants du groupe Patient ont produit davantage d’erreurs linguistiques (sur des types différents d’unités lexicales), ainsi que plus de gestes co-verbaux spontanés que les participants du groupe Contrôle. Au stade sévère de la maladie, les participants du groupe Patient ont répété moins d’énoncés et produit plus de pause(s) et/ou allongement(s) vocalique(s) que ceux du groupe Contrôle. Un impact de la voix chantée n’a été observé qu’au niveau du taux de répétition d’énoncés, moins élevé en voix chantée qu’en voix parlée pour tous les participants, ce qui pourrait être dû à un effet de double tâche. Les résultats comparatifs des capacités langagières verbales et non-verbales montrent un impact positif des ateliers en voix chantée sur la production d’erreurs linguistiques et de la répétition des gestes manuels des participants du groupe Patient. Nos résultats ont été discutés au vu de la littérature afin de distinguer les troubles langagiers verbaux et non-verbaux liés au vieillissement dit ‘normal’ et ceux symptomatiques de la maladie d’Alzheimer, d’apporter des éléments aux débats sur les diverses origines possibles du langage dans sa multimodalité, ainsi que de proposer des pistes de recherches de l’impact de la voix chantée sur les troubles langagiers des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.