Thèse soutenue

Acquisition de la polysémie du verbe "prendre" par des apprenants du français L2

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Auteur / Autrice : Leslie Redmond
Direction : Maria Caterina Manes GalloLouisette Emirkanian
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance le 24/05/2017
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Université du Québec à Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde)
Etablissement d'accueil : Université du Québec à Montréal
Jury : Président / Présidente : Daphnée Simard
Examinateurs / Examinatrices : Maria Caterina Manes Gallo, Louisette Emirkanian, Andrew D. Cohen, Denis Liakin, Jean-Rémi Lapaire
Rapporteurs / Rapporteuses : Andrew D. Cohen, Denis Liakin

Résumé

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Cette thèse se consacre aux enjeux de la polysémie verbale pour l’acquisition des langues secondes. Nous nous intéressons plus particulièrement à la polysémie du verbe prendre. Cette thèse poursuit deux objectifs complémentaires. D’une part, notre premier objectif est de décrire la polysémie du verbe prendre au moyen d’une analyse en sémantique lexicale dans une approche cognitive. D’autre part, notre second objectif est d’évaluer l’incidence de la polysémie du verbe prendre sur les connaissances qu’ont les apprenants de ce verbe et d’isoler les différentes acceptions de prendre mises au jour par notre analyse sémantique, qui s’avèrent problématiques pour les apprenants du français L2. Par ailleurs, nous cherchons également à savoir si les problèmes liés à la polysémie chez les anglophones peuvent être liés à l’influence translangagière.L’analyse sémantique du verbe prendre porte sur l’ensemble des acceptions prédicatives du verbe. Notre corpus d’analyse provient de données lexicales issues de plusieurs dictionnaires de référence. Afin de délimiter le corpus d’acceptions soumis à l’analyse sémantique, nous avons effectué une analyse syntaxique permettant de départager les différents emplois du verbe prendre : les constructions à verbe support, les locutions verbales et les acceptions prédicatives. Puis, nous proposons une analyse sémantique monosémique des acceptions prédicatives du verbe prendre qui s’articule autour d’un noyau de sens tripartite qui ne correspond à aucune des acceptions spécifiques du verbe, mais qui est présent dans l’ensemble de ces acceptions. Chacune des parties du noyau de sens peut faire l’objet d’un fenêtrage de l’attention, qui nous permet de mettre au jour les différents sens du verbe. Nous avons également émis des hypothèses sur les différences entre le verbe prendre et ses équivalents en anglais. Pour atteindre le second objectif de notre travail, nous avons mené une expérimentation auprès de 191 apprenants du français langue seconde. Tous les participants ont complété trois tâches expérimentales : un test de closure afin de mesurer leur niveau de compétence langagière en français, une tâche de production écrite et une tâche de jugement d’acceptabilité. Les résultats des analyses de régression logistique et multinomiale montrent non seulement que l’analyse sémantique que nous avons proposée permet de prédire la connaissance des différentes acceptions du verbe par les apprenants du français L2, mais aussi que les apprenants anglophones et allophones ont un comportement différent par rapport aux types d’acceptions du verbe prendre, comportement que nous avons pu expliquer par l’influence translangagière chez les participants anglophones.