Claude Villaret, témoin de l’évolution du roman libertin du 18e siècle
Auteur / Autrice : | Qianru Zhang |
Direction : | Patrick Wald Lasowski |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et litteratures francaises |
Date : | Soutenance le 17/12/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 8 en cotutelle avec Université des études internationales de Shanghai |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Littérature, Histoires, Esthétique |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Colas Duflo, Xiaoquan Chu, Yunshang Xiao, Xiaoi Yuan, Peixin Qian |
Mots clés
Résumé
De 1736 à 1738, Crébillon fils compose Les égarements du coeur et de l’esprit. En 1740, Gervaise de Latouche publie Le portier des chartreux. Aujourd’hui, nous les considérons tous les deux comme des romans libertins, non sans un certain embarras délicat. Certes, les études consacrées depuis des décennies au roman libertin ont permis aux chercheurs contemporains d’étendre et de préciser la définition du genre, de sorte qu’y retrouver les deux romans ne pose plus problème ; pourtant, leur divergence au niveau du fond et au niveau de la forme nous semble incontestablement énorme. En effet, le roman libertin évolue perpétuellement au 18e siècle. Deux courants qui représentent, chacun de son côté, le libertinage mondain et le libertinage licencieux, se forment et coexistent. On se demande alors pourquoi cette division a lieu au sein du roman libertin ? Chronologiquement les années 1740 constituent une période d’évolution très marquée du roman libertin. Et la création romanesque de Villaret se développe précisément dans cette période. En tant que témoin de ce moment de transition, Villaret efface un peu, dans ses quatre romans, la démarcation entre ces deux courants. Sous la plume de Villaret, c’est, d’un côté, le statut social du protagoniste qui est quelquefois ambigu en balançant entre l’élite et la roture, au point qu’un langage décent et voilé est employé ici et là pour décrire et caractériser un protagoniste roturier, et de l’autre, sa description du désir va et vient également entre l’allusion suggestive et l’usage des termes propres. C’est ainsi qu’à travers l’étude des romans de Villaret, on comprendra mieux ce moment capital dans l’évolution du roman libertin, les raisons, les formes et l’enjeu de cette évolution. De là, on verra aussi que de multiples liens se tissent entre les deux courants apparemment divergents, de sorte que Les égarements du coeur et de l’esprit n’est sans doute pas aussi éloigné du Portier des chartreux qu’on le croit.