Thèse soutenue

La performance des entreprises et l’impact de la culture nationale : Une illustration dans le contexte socio-économique haïtien
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Auteur / Autrice : Eliccel Paul
Direction : Fabienne AlvarezYvon Pesqueux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 19/12/2016
Etablissement(s) : Antilles
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Milieu insulaire tropical : dynamiques de développement, sociétés, patrimoine et culture dans l'espace Caraïbes-Amériques (Pointe-à-Pitre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche en économie, gestion, modélisation et informatique appliquée (Schoelcher, Martinique)
Jury : Président / Présidente : Fred Réno
Examinateurs / Examinatrices : Fred Réno, Faouzi Bensebaa, Pascale de Rozario
Rapporteurs / Rapporteuses : Faouzi Bensebaa, Pascale de Rozario

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette étude s’inscrit dans le courant culturaliste de la performance des entreprises. Elle est motivée par le constat que Haïti fait face à de sérieux problèmes économiques dont les solutions ne sont pas évidentes avec l’application des théories orthodoxes. En gardant à l’esprit que la performance des entreprises joue un rôle capital dans la croissance de l’économie globale, l’étude cherche à déterminer l’impact des facteurs socioculturels haïtiens sur la performance des entreprises. Malgré de nombreux travaux sur les déterminants de la performance, la littérature consacrée à la question ne s’est intéressée que très peu au rôle des facteurs socioculturels. En outre il n’existe presque pas de travaux, à notre connaissance, qui ont étudié le mode opératoire des facteurs socioculturels, à savoir les canaux par lesquels transitent leurs effets sur la performance des entreprises. Ce travail a pour objectif de contribuer à combler ces vides. L’étude propose un modèle de performance intégrant à la fois des facteurs traditionnels de production, des facteurs du management, du marketing et des traits socioculturels haïtiens. Les facteurs traditionnels de production comme l’accumulation du capital, le capital humain, l’innovation, et les facteurs liés au marketing et au management tels que l’orientation client, le comportement managérial de l’entrepreneur, le rendement au travail, l’engagement organisationnel et le comportement de citoyenneté organisationnelle sont considérés comme des variables médiatrices à travers lesquelles les facteurs socioculturels agissent sur la performance de l’entreprise. Les variables socioculturelles étudiées sont celles qui traduisent la « philosophie du passage », une croyance que la vie se résume à un instant très bref sur la terre et serait en conséquence futile (Logossah, 2007). Dix variables engendrées par cette vision du monde ont été étudiées, il s’agit de : la primauté de l’au-delà, l’auto-retrait du monde, le niveau d’aspiration, la vie dans l’instant présent, le fatalisme, la gestion du temps, l’aversion pour la concurrence, le conformisme, l’entraide mutuelle et le népotisme. Les données ont été recueillies auprès de 207 entreprises haïtiennes choisies de manière aléatoire dans le secteur privé. Deux méthodes de collecte de données ont été utilisées. Le questionnaire a été acheminé par courriel aux entreprises disposant d’adresse de courrier électronique (taux de réponse : 13,25%). Les entreprises qui ne disposent pas d’adresse de courrier électronique ont fait l’objet d’une collecte de données par interview directe, réalisée par une équipe d’enquêteurs recrutés à cette fin. L’enquête a révélé d’abord que la performance de l’entreprise a obtenu une moyenne de 3.92 et un écart-type de 0.25. Les variables intermédiaires (accumulation du capital, capital humain, innovation, orientation client, comportement managérial de l’entrepreneur, rendement au travail, engagement organisationnel, comportement de citoyenneté organisationnelle) obtiennent des scores variant entre 2.00 et 5.00, une moyenne entre 3.44 et 3.67 et un écart-type allant de 0.25 à 0.45. Les variables indépendantes (primauté de l’au-delà, auto-retrait du monde, niveau d’aspiration, vie dans l’instant présent, fatalisme, gestion du temps, aversion pour la concurrence, conformisme, entraide mutuelle, népotisme) obtiennent des scores variant entre 1.00 et 5.00, une moyenne allant de 2.77 à 4.00 et un écart-type variant entre 0.27 et 0.81. Les résultats de l’analyse économétrique révèlent que le fatalisme a des impacts positifs sur la performance de l’entreprise. Ces effets positifs sont médiatisés partiellement par l’accumulation du capital, l’innovation, le comportement managérial de l’entrepreneur, le rendement au travail et l’orientation client. Ces résultats signifient que non seulement le fatalisme se révèle favorable à la performance de l’entreprise, mais il passe par plusieurs canaux.