Savoirs locaux agroalimentaires : analyse anthropologique des processus de la production du manioc en Centrafrique
Auteur / Autrice : | Simon-Narcisse Sakama |
Direction : | Jacky Bouju |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Soutenance le 22/11/2016 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut des mondes africains (France ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pascale Maïzi |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Fournier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Rémy Bazenguissa, Jean-Bernard Ouedraogo |
Mots clés
Résumé
Ce travail décrit les processus de production des savoirs locaux sur le manioc et leurs modes d’apprentissage et circulation par les paysans centrafricains, lesquels se confrontent à l’exécution des politiques publiques agricoles et agroalimentaires du pays. Les savoirs locaux sur le manioc constituent un ensemble de techniques et de savoir-faire construits et acquis par les paysans à travers des apprentissages qui mettent en interaction des acteurs appartenant à des mondes sociaux différents. Mes recherches s’appuient sur des enquêtes de terrain multi-situées, à Pissa, à Yaloké et à Sibut, et sur une expérience d’observation participante aux travaux agricoles et à l’apprentissage du « savoir-cultiver » qui m’ont conduit à identifier des changements socio-économiques et des mutations de connaissances induits par l’émergence de ces savoirs paysans. Ceux-ci sont des connaissances hybrides construites selon les contextes sociaux, économiques et agro-écologiques en interactions avec les savoirs scientifiques diffusés en milieu paysan. Les transferts de savoirs technico-scientifiques portés par les projets de production du manioc conduisent les agriculteurs à des réinterprétations qui adaptent les informations reçues à leurs besoins. L’exemple des pratiques de bouturages précoces et tardives comme techniques adaptatives aux changements climatiques invite à repenser la question de la considération des savoirs paysans par les scientifiques en termes de savoirs sociaux répondant aux besoins des agriculteurs.