Le schwannome vestibulaire et sa chirurgie : impact de la taille de la tumeur et des facteurs psychologiques sur les modalités de compensation de la fonction d’équilibration
Auteur / Autrice : | Laurence Ribeyre |
Direction : | Élisabeth Spitz, Cécile Parietti-Winkler |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 23/11/2015 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : INterdisciplinarité en Santé Publique Interventions et Instruments de mesure complexes – Région Est |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Bungener |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Vincent | |
Rapporteur / Rapporteuse : Naïma Deggouj, Gaïd Le Maner-Idrissi |
Mots clés
Résumé
Le schwannome vestibulaire (SV) est une tumeur bénigne qui se développe aux dépens des cellules de Schwann du nerf vestibulaire. Cette tumeur croît lentement dans le conduit auditif interne puis dans l’angle ponto-cérébelleux. La croissance lente de la tumeur entraîne une altération progressive de la fonction vestibulaire, ce qui a des incidences sur la fonction d’équilibration. Des facteurs individuels tels que l’âge, la pratique d’activité physique ou la préférence visuelle, ainsi que des facteurs liés à la tumeur tels que le statut vestibulaire ou l’origine de la tumeur sur le nerf ont été identifiés comme ayant une influence sur la compensation de la fonction d’équilibration chez les patients présentant un SV et bénéficiant d’une exérèse chirurgicale par voie trans-labyrinthique qui entraîne une désafférentation vestibulaire unilatérale aiguë. Dans la continuité des précédents travaux, les objectifs de cette recherche étaient d’évaluer l’impact de la taille de la tumeur sur la fonction d’équilibration et d’identifier des facteurs psychologiques individuels pouvant influencer la compensation de l’équilibre. Les concepts psychologiques se réfèrent aux modèles d’autorégulation que sont le modèle transactionnel stress-coping (Lazarus et Folkman) et le modèle du Sens Commun (Leventhal) ainsi qu’au modèle de la personnalité « Big Five ». Cette recherche se base sur l’évaluation de quatre-vingt-sept patients atteints d’un SV avec indication de chirurgie. Parmi ces patients, vingt-huit étaient inclus dans un protocole de recherche spécifique. Les patients ont été évalués trois jours avant, huit jours, un mois, trois mois et un an après la chirurgie et ont bénéficié d’une évaluation de posturographie, une vidéonystagmographie et de questionnaires psychologiques (NEO-PI-R (inventaire de personnalité-Révisé) ; IPQ-R (Illness Perception Questionnaire-Revised) ; BRIEF-COPE (inventaire de coping) ; WHOQOL-Bref (World Health Organization Quality of Life-Bref) ; HADS (Hospital Anxiety Depression scale). En conclusion, la taille de la tumeur apparaît comme un facteur déterminant pour les mécanismes centraux de neuro-plasticité et d’adaptation de la compensation posturale mis en place lors de la croissance tumorale. Une amélioration des performances posturales entre les stades I et III et une dégradation entre les stades III et IV sont constatées. La dégradation pourrait être expliquée par un dysfonctionnement vestibulaire central, résultat de la compression des structures nerveuses centrales par la tumeur et pourrait entraîner des modifications dans les processus d’intégration sensorielle. Après la chirurgie, la cinétique des performances posturales correspond à celle mise en évidence lors de précédentes études ; la situation posturale des patients s’améliore progressivement jusqu’à être supérieure un an après la chirurgie mais demeure inférieure à celle d’une population générale, y compris un an après la chirurgie. La qualité de vie physique des patients est altérée par le SV et sa chirurgie. Un an après, les qualités de vie physique et sociale sont inférieures à celles d’une population générale. Il existe des relations entre la qualité de vie physique et psychologique avant la chirurgie et la récupération posturale à court et long terme. Concernant les facteurs psychologiques, la structure de personnalité des patients reste globalement stable. Les affects d’anxiété et de dépressions sont peu présents. En revanche il existe des relations entre ces affects et la récupération posturale à court et long terme. Les facteurs psychologiques ont une influence importante sur la récupération posturale à court et long terme et plus particulièrement la personnalité et les façons de faire face à la situation. Les facettes de personnalité prédictives sont tournées vers la capacité à être centré sur soi et une anxiété peu importante.