Hétérogénéité cognitive et remédiation des dyslexies développementales
Auteur / Autrice : | Rachel Zoubrinetzky |
Direction : | Sylviane Valdois |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences cognitives, psychologie et neurocognition |
Date : | Soutenance le 01/12/2015 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LPNC - Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition - Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble, Isère, France ; Chambéry, Savoie, France ; 1996?-....) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Line Bosse |
Examinateurs / Examinatrices : Sylviane Valdois, Franck Ramus | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Willy Serniclaes, Annie Magnan |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’objectif de ce travail de thèse était de mieux caractériser l’hétérogénéité de la dyslexie développementale et d’étudier les implications de cette hétérogénéité pour la remédiation de ce trouble d’acqusition de la lecture. L’Etude I met en évidence une hétérogénéité cognitive au sein d’une population d’enfants dyslexiques, qui pourtant ont un profil de lecture homogène de dyslexie mixte. Ce profil est classiquement interprété comme relevant d’un double déficit. Or nous montrons que la plupart de ces enfants présente en fait un déficit cognitif unique, soit phonologique, soit de l’empan visuo-attentionnel (VA). De plus, ces deux sous-groupes à déficit unique ont des profils de lecture très similaires lorsqu’ils sont directement comparés. Ces données suggèrent donc que la classification en sous-types basée sur les profils de lecture n’est pas pertinente pour identifier des sous-groupes cognitivement homogènes dans la population dyslexique. Dans l’Etude II, nous décrivons un cas de dyslexie avec trouble sélectif de la lecture des pseudo-mots. Ce profil est classiquement interprété comme reflétant un déficit phonologique. Or, le cas que nous décrivons présente un trouble de l’empan VA en l’absence de toute atteinte verbale ou phonologique. Cette étude confirme une relation entre trouble cognitif et profil de lecture complexe et non univoque. L’Etude III interroge plus spécifiquement les liens entre troubles de l’empan VA, de la conscience phonémique et de la perception catégorielle des phonèmes. Nous montrons que la conscience phonémique joue un rôle de médiation entre perception catégorielle et lecture, et que cette relation est indépendante des capacités d’empan VA. Ces données nous ont ainsi permis de mieux caractériser l’hétérogénéité cognitive de la population dyslexique. Dans les deux dernières études, nous nous sommes interrogés sur la prise en compte de cette hétérogénéité cognitive dans la remédiation de la dyslexie. L’Etude IV est une étude d’entrainement cognitif. Deux types d’entraînements ont été successivement proposés à des enfants dyslexiques : un entraînement à la perception catégorielle et un entraînement de l’empan VA. Nous avons étudié les effets de chacun de ces entraînements sur des sous-groupes qui présentent un trouble cognitif unique, soit phonologique, soit de l’empan VA. Les résultats montrent l’intérêt de proposer une remédiation ciblée sur le déficit cognitif sous-jacent. Cette étude a également des enjeux théoriques majeurs, puisqu’elle nous a permis d’interroger les relations de causalité entre ces déficits cognitifs sous-jacents et la dyslexie. Enfin, dans l’Etude V la méthode d’adaptation visuelle par saillance syllabique étudiée n’améliore pas la lecture des enfants dyslexiques. L’ensemble des ces études confirment l’hétérogénéité cognitive de la population dyslexique et l’importance de prendre en compte cette hétérogénéité dans les méthodes de remédiation qui peuvent être proposées.