Thèse soutenue

Les hackers d'Airputih dans la reconstruction de ACEH : Indonésie, Post-Tsunami 2004 : contribution à l'Anthropologie des Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication

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Auteur / Autrice : Nuria Widyasari
Direction : Claude Baltz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 24/10/2014
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire paragraphe
Jury : Président / Présidente : Vincent Liquète
Examinateurs / Examinatrices : Claude Baltz, Peter Dahlgren, Philippe Kislin
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Luc Michel

Résumé

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Cette étude utilise à titre principal la théorie du « milieu » de Michel Serres dans le cadre de son grand concept de système de communication. Cette théorie considère les bruits qui environnent un message dans un canal de communication, comme des éléments importants qui décideront si le message est bien compris (ou non) par le Récepteur.Cette étude relie la théorie à un contexte plus large de la communication dans la province d’Aceh, en Indonésie, et reflète les éléments socio-politico-culture de sa reconstruction, après le tsunami de 2004.En appliquant l'approche de l'Anthropologie aux Technologies d’Information et de Communication (TIC), cette étude observe les « bruits » de la communication entre les habitants d'Aceh et l'équipe d'intervention d'urgence en TIC « AirPutih », composée de ce que l’on appelle communément des « hackers ».Le premier « bruit » vient de l'Emetteur du message, « AirPutih », avec son idéologie de Hackers et sa vision du monde javanaise. Le terme « Hacker » est techniquement utilisé pour une personne qui a écrit le code informatique et l'exploite dans les questions relatives à un système de sécurité de réseau. Mais cette étude utilisera préférablement le terme « Hacker » pour décrire l'état d'esprit d'AirPutih, le groupe de jeunes gens indonésiens qui sont arrivés à Aceh quatre jours après le tsunami qui a dévasté la région en 2004, pour rétablir la connexion TIC avec très peu d’argent en poche. L’état d'esprit de ces hackers qui sont, pour la plupart, d'origine javanaise, s’enracine dans les visions du monde javanais. Le second « bruit » vient du récepteur du message : les habitants d'Aceh. Le contexte culturel d'Aceh a connu deux évènements importants : la guerre civile qui a fait rage entre les habitants d'Aceh et le gouvernement central indonésien depuis 30 ans et le tsunami qui a frappé la zone en 2004. Il importe d’ailleurs de noter que les habitants d'Aceh sont de la longue histoire de leur vigoureux Etat islamique.Ces « bruits » se manifestent dans le « milieu » de la communication entre AirPutih et les habitants d'Aceh. Ces « bruits » seront examinés ici comme une négociation entre deux cultures, fortement contrainte par l'état post-catastrophe de région d'Aceh.Fondées sur les extraordinaires résultats d'AirPutih pour rétablir l'infrastructure des TIC en Aceh, les valeurs sociales qui ressortent de cette situation apparaissent alors comme opposées à l'hégémonie de la logique capitaliste qui domine le monde d'aujourd'hui.