Thèse soutenue

L’Eglise et l’argent dans les lettres de François de Sales et de Jeanne Frémyot de Chantal

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Auteur / Autrice : Michel Bauer
Direction : Philippe Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 28/11/2014
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Leroux
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Meyer, Jean-Luc Giannelloni, Alain Jacques Lemaître

Résumé

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Dans le contenu des 4960 lettres qu’ils ont écrites et qui ont survécu aux destructions volontaires et involontaires, mon étude a porté uniquement sur les materialia et a écarté les spiritualia. Elle décrit d’abord la recherche des fonds nécessaires à la conquête puis au management d’une partie d’un diocèse, et, ensuite la collecte d’argent ou de biens fonciers pour créer puis développer un Ordre, la Visitation. Des contraintes politiques et sociales encadrent cette recherche de financement et l’optimisation des placements, en tenant compte de la conjoncture (guerres, pestes, famines), ce qui conduit à étudier la mise en œuvre des vertus financières (pauvreté, charité, travail). Leur objectif financier ne peut être atteint qu’en s’appuyant sur des réseaux mondains et ecclésiastiques, essentiellement au plus haut niveau de la société. La concurrence est rude aussi bien au sein de l’Eglise (autres prélats, Ordres, Saint-Siège) qu’avec les autorités séculières (princes, haute noblesse, municipalités). Leurs objectifs ne peuvent donc être atteints qu’en menant de nombreux procès, en contradiction avec ce qu’ils écrivent pas ailleurs. La complexité de leurs entreprises leur fait élaborer un management de leurs ressources, financières, immobilières, humaines qui préfigure celui des Organisations contemporaines. Leur souci du détail, aussi bien dans les taux de placement des rentes, dans la production de meubles ou de livres, dans le choix des biens fonciers, dans la sélection de leurs cadres intermédiaires, tout cela correspond au comportement d’un dirigeant d’entreprise contemporaine, sachant qu’à chaque fois il faut trouver de l’argent pour financer ces actions. En ce sens cette Eglise est aussi à l’origine du capitalisme moderne, mais, dans une autre dimension que le protestantisme présenté par Max Weber. Par contre, ces contraintes financières incessantes peuvent les conduire à oublier la finalité de leur action.