Thèse soutenue

Du bon usage du bovarysme dans la classe de français : développer l'empathie fictionnelle des élèves pour les aider à lire les récits littéraires : l'exemple du journal de personnage
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Véronique Larrivé
Direction : Brigitte Louichon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophones et comparée
Date : Soutenance le 12/09/2014
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Textes, littératures, écritures et modèles (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Massol
Examinateurs / Examinatrices : Brigitte Louichon, Marie-France Bishop, Jean-Louis Dufays, Claudine Garcia-Debanc, Gérard Langlade
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Massol, Marie-France Bishop

Résumé

FR  |  
EN

Avec les neurones miroirs et les théories de la simulation, les découvertes récentes des neurosciences sur les relations intersubjectives offrent à la théorie littéraire de nouvelles données pour approcher le récit fictionnel. Elles permettent de réhabiliter le bovarysme littéraire dont la version cognitiviste, l’empathie fictionnelle, est l’objet de cette thèse. Il apparaît que dans le monde créé par la fiction, c’est l’empathie fictionnelle qu’il éprouve pour les personnages qui permet au lecteur de comprendre leurs états mentaux et d’anticiper leur comportement. Ainsi, les émotions fictionnelles, véritable catalyseur du processus de simulation qui permet au lecteur d’éprouver corporellement le point de vue du personnage, participent-elles pleinement au processus de compréhension et d’interprétation de l’histoire. L’objectif est donc de repenser l’activité du lecteur de fiction en axant la réflexion sur la manière dont le lecteur appréhende le monde fictionnel et s’y investit émotionnellement. L’aptitude à l’empathie fictionnelle devient alors une compétence de lecteur, indispensable pour qu’il puisse s’immerger dans l’univers fictionnel. Ce point de vue soulève une question concernant la didactique de la lecture littéraire. Lors de la lecture d’œuvres de fiction, en quoi et comment est-il souhaitable de solliciter l’empathie fictionnelle des élèves pour les personnages ? Cette thèse répondra à cette question en proposant un dispositif d’accompagnement de la lecture par l’écriture : le « journal de personnage ». L’expérimentation présentée, menée en classe de CM2 et de 6e, concerne le journal de Gilgamesh, héros mythologique dont le récit des aventures appartient à nos textes fondateurs. À travers l’observation de productions écrites d’élèves et l’analyse d’entretiens et de questionnaires individuels, il apparaîtra que les écritures fictionnelles en première personne demandées aux élèves sont un moyen d’exercer leur aptitude à l’empathie fictionnelle et par voie de conséquence de développer leurs compétences en matière de lecture littéraire.