Thèse soutenue

Bioconversion des ellagitannins de la mûre tropicale de montagne (Rubus Adenotrichos) et relation avec l'écologie du microbiome intestinal

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Auteur / Autrice : Maria-Cristina Garcia Munoz
Direction : Fabrice Vaillant-Barka
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologie, microbiologie
Date : Soutenance le 12/12/2013
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences des Procédés – Sciences des Aliments (Montpellier ; École Doctorale ; 2009-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Qualisud (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Olivier Dangles
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Vaillant-Barka, Christèle Humblot, Jean-Christophe Meile
Rapporteurs / Rapporteuses : Joëlle Quetin-Leclercq, Lars Ove Dragsted

Résumé

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La consommation d'aliments riches en ellagitannins (ETs) pourrait être associée principalement à la prévention des maladies cardiovasculaires et la régulation des cancers hormono-dépendants. Néanmoins, les ETs ne sont pas biodisponibles en tant que tel et, après avoir été partiellement transformés en acide ellagique (EA) dans le tractus gastro-intestinal (GI) supérieur, ils sont métabolisés dans le côlon par la flore intestinale en urolithines, un groupe de molécules plus biodisponibles et bioactives qui peuvent persister jusqu'à 4 jours à des concentrations relativement élevées dans le plasma et l'urine. La variabilité de l'excrétion des urolithines dans l'urine est importante et à partir d'un échantillon de population de 26 volontaires sains, trois groupes principaux d'individus ont pu être distingués : "faible ou non-excréteur d'urolithin », « Excréteur prédominant d'UA et dérivés» et « Excréteur prédominant d'UB et dérivés»". Ces groupes ont également été observés en considérant la cinétique totale d'excrétion sur une période de 4 jours après ingestion du jus et à des périodes différentes tout au long d'une année. Bien que les variabilités inter-et intra-individuelles soient relativement élevées, les individus conservent leur statut au cours des différentes périodes d'intervention même en modifiant les quantités d'ETs ingérées. L'analyse par UPLC-PDA/ESI-Q-TOF/MS2 a permis d'attribuer hypothétiquement une identité à 15 autres métabolites d'ETs dans l'urine, mais le profilage métabolomique n'a pas permis de discriminer d'autres composés exceptés les dérivés d'UA ou d'UB. La fermentation in-vitro des ETs et EA, par les matières fécales a montré une voie métabolique spécifique qui débouche sur la production d'UA. Néanmoins, les métabolites excrétés in vivo sont beaucoup plus complexes ce qui met en évidence de fortes interactions entre le système excréteur de l'hôte et la composition du microbiote intestinal. La recirculation hépatique suivie par une re-conversion des métabolites de phase II dans le côlon permettrait d'expliquer l'excrétion d'UB chez certains volontaires. L'écologie spécifique de la flore intestinale évaluée par la méthode des empreintes PCR-DGGE a permis d'identifier quelques microorganismes associés à une plus grande capacité de bioconversion des ETs en urolithins