Au coeur de la greffe : la socialisation secondaire des transplantés cardiaques
Auteur / Autrice : | Julien Biaudet |
Direction : | Jean-Marc Stébé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 21/11/2013 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Nancy ; 2013-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire lorrain de sciences sociales (Lorraine) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Steiner |
Examinateurs / Examinatrices : Marie Ménoret, Nicolas Sadoul | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michèle Dion, Jean-Bruno Renard |
Mots clés
Résumé
Solution de la « dernière chance » pour les patients atteints d'une grave maladie cardiaque, la transplantation n'est pas qu'une modification corporelle : elle apparaît également comme un choc émotionnel, représentationnel, social. Les questions relatives à l'inclusion d'une part d'autrui en soi, la vision d'un corps ouvert, fragmenté, en partie remplacé, les perturbations potentiellement engendrées dans l'ensemble des sphères sociales (telles la famille et le travail) font de la greffe un événement d'importance dans la biographie de l'individu. Toutefois, la lecture de cet événement par les personnes greffées apparaît encadrée par des normes et des discours qui tracent les « bonnes » et les « mauvaises » façons de penser et de se comporter. Ainsi, la représentation mécaniste du corps et un respect envers le donneur qui doit se faire distant constituent des règles que les patients doivent apprendre et gérer. Considérant que l'expérience de la transplantation est de ce fait éminemment sociale et s'inscrit dans un processus de socialisation secondaire, nous analysons les accords ou les résistances vis-à-vis de ces normes et représentations. En mobilisant les données issues d'enquêtes qualitatives (entretiens, observations) et quantitatives (questionnaires), nous démontrons que la définition de la greffe est variable, oscillant entre « maladie » ou support positif de sens pouvant déboucher sur la figure du « greffé professionnel ».