Thèse soutenue

La céramique domestique du Premier Moyen âge (VIe-XIIème siècle) : l'exemple du sillon lorrain

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Auteur / Autrice : Rachel Prouteau
Direction : Gérard Giuliato
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 16/11/2013
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et cultures de l'Antiquité grecque et romaine (Nancy ; 1992-2008)
Jury : Président / Présidente : Alain Dierkens
Examinateurs / Examinatrices : Sandrine Huber
Rapporteurs / Rapporteuses : Élisabeth Lorans, Philippe Racinet

Résumé

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Depuis un quart de siècle, l'archéologie préventive a permis de découvrir un nombre considérable de sites d'habitats ruraux et urbains du premier Moyen Âge, riches en céramiques. Ce mobilier entièrement neuf a permis d'entreprendre pour la première fois l'étude de la céramique domestique de la vallée de la Moselle. Alors que l'essentiel des connaissances portait jusqu'à présent sur la céramique funéraire, il devenait possible de réaliser l'étude technique de la céramique domestique.Si des caractéristiques de l'Antiquité tardive sont encore visibles à travers certains récipients à pâte rugueuse et à pâte fine, les VIe-VIIe siècles se déterminent par la production de formes nouvelles probablement issues du monde franc : vases et écuelles carénés, jattes à paroi évasée, tasses, pots globulaires peu décorés à fond plat avec ou sans oreille de préhension. Ce mobilier est comparable aux productions des grands ateliers de la période mérovingienne comme Mayen, Huy et Maastricht.A partir du VIIIe siècle, une rupture morphologique intervient dans la céramique domestique. On observe une diversification des formes fermées (pots, pots ansés, pots verseurs, cruchons) et des formes ouvertes (poêlons, jattes/écuelles à base en piédestal, écuelles à paroi arrondie, gobelets tronconiques et couvre-feux). Les pots à oreilles de préhension ou à col perforé évoluent vers des formes plus globulaires avec des fonds bombés. Leurs décors se composent d'ondulations associées ou non à des lignes incisées.Les courants stylistiques introduits dans la région à partir du VIIIe siècle traduisent une forte influence venue de Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la vallée du Rhin, influence qui peut être mise en rapport avec l'expansion carolingienne qui facilita les échanges.La période des Xe-XIIe siècles habituellement synonyme de révolution en Europe occidentale surprend par une forte continuité technique et morphologique des différents types de récipients. Le nombre de pots à oreilles de préhension diminue au profit de pots à col perforé de trous de suspension. Les formes ouvertes se réduisent aux jattes, aux écuelles à paroi évasée et aux couvre-feux. Les décors sont rares, présents seulement sur quelques pots et pots ansés. Les productions restent caractéristiques de celles de l?Europe du nord-ouest. Il faut attendre le début du XIIIe siècle pour rencontrer une véritable révolution céramique et entrer dans une nouvelle aire chrono-culturelle.