Thèse soutenue

Lire les dynamiques sociales autour de l'accès à l'eau potable dans un contexte de sécheresse. Etude de trois communautés du Sertão brésilien

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Auteur / Autrice : Anne-Laure Collard
Direction : Florence PintonPedro Roberto Jacobi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 09/12/2013
Etablissement(s) : Paris, AgroParisTech en cotutelle avec Universidade de São Paulo (Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Agriculture, Alimentation, Biologie, Environnement, Santé (Paris ; 2000-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : UMR G-eau (Gestion de l'eau, acteurs et usages, Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Bernard Barraqué
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Billaud, Julien Burte, Jean-Yves Jamin
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Sabourin, Jean-Paul Billaud

Résumé

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Ce travail analyse les modes de gestion de l’eau dans un contexte de changement du modèle d’action publique, en milieu semi-aride au Brésil. Dans trois communautés rurales, les modes d’adhésion des populations rurales à la mise en œuvre de réseaux d’adduction d’eau potable et l’immersion sociale de ces objets techniques ont été comparés selon une démarche ethnographique. Les pouvoirs publics présentent les réseaux d’eau comme une opportunité pour les populations rurales d’accéder à l’eau potable et de se défaire des rapports clientélistes avec les figures locales, qui, historiquement, accaparent les précieuses ressources en eau de cette région où la sécheresse a toujours été instrumentalisée. Bien que le réseau d’eau améliore les conditions de vie des populations rurales, nous montrons que l’objet leur est externe. Il est immergé via des réseaux clientélistes, plus ou moins maîtrisés par les habitants, ce qui ne favorise pas la construction d’une action collective au niveau des communautés. En termes de gestion de l’eau, l’objet technique participe à transformer le rapport, de plus en plus distendu, entre les individus et l’eau ; il en résulte une désuétude des pratiques anciennes de préservation des ressources en eau et de subsistance. Enfin, la discontinuité entre les représentations qu’ont les habitants de l’eau et leurs pratiques individuelles, présente un frein pour la mise en place d’outils de gestion concertée de la ressource. Les changements sociaux induits par l’introduction des réseaux d’eau témoignent qu’actuellement, les pouvoirs publics adoptent un modèle de développement pour la région semi-aride selon une lecture normative du rôle des populations rurales et de la modernité dans laquelle elles doivent entrer, sans se donner, ni leur donner, les moyens d’impulser des dynamiques collectives et une réelle participation locale.