Ambiance versus ''ambiente'' : essai d'une généalogie en art, architecture et design
Auteur / Autrice : | Rozenn Canevet |
Direction : | Jean-Louis Boissier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts plastiques |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
Il est désormais admis que la seconde moitié du XXème siècle a mis à mal l’hégémonie du régime scopique au profit d’une immersion psychosensorielle. En sont nées un certain nombre de productions - tant en art qu’en architecture ou design -, jouant sur des expériences psychologiques plus que sur des formes stables, favorisant la temporalité à l’immédiateté, le processus au signe. Si les termes installation ou environnement ont fait usage, celui d’ambiance est resté inconsidéré. Or, en le prenant comme fil rouge, on s’aperçoit de sa portée fondamentale tant sur les plans artistiques que technologiques ou idéologiques. Mais c’est avant tout son opposition fonctionnelle – son versus – avec le terme italien ambiente qui s’avère particulièrement édifiant. A l’heure où l’on parle d’artiste architecte ou de designer artiste, il semble essentiel de rappeler que si ces termes sont communs à ces disciplines, leurs enjeux diffèrent sensiblement selon leurs champs d’application. L’ambiance s’accorde aux notions de format, de signes, de conditionnement en exacerbant le potentiel dissociatif des technologies. Elle s’oppose aux caractéristiques de l’ambiente comparables à l’expérience d’un paysage physique comme mental où la temporalité fait acte. La relation de l’individu au monde est ainsi réinterrogée comme l’idéal utopien de la conscience du sujet. Car si le caractère éminemment moderne d’ambiance comme d’ambiente est incontestable, c’est pourtant toute une critique de l’esthétique moderniste de l’autonomie qui se tisse dans leurs déclinaisons de formes des années cinquante à nos jours.