Thèse soutenue

Penser les processus de changement à travers l'expérience de la mobilité professionnelle : De l'objet discursif à l'activité de transition

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Auteur / Autrice : Stéphanie Mailliot
Direction : Yves Schwartz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 13/01/2012
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'épistémologie et d'ergologie comparatives (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Pierre Pastré
Examinateurs / Examinatrices : Yves Schwartz, Pierre Pastré, Annie Lamanthe, Olivier Liaroutzos, Christine Noël, Patricia Champy-Remoussenard

Résumé

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La thèse, menée dans le cadre d’une convention industrielle de formation par la recherche (CIFRE) avec l’Observatoire Régional des Métiers (ORM, Marseille), porte sur le thème des mobilités professionnelles, entendues comme l’ensemble des changements qui ponctuent le cours des vies au travail. Elle montre que la « mobilité professionnelle » est une expression polémique qui renvoie à la question de savoir dans quelle mesure le pouvoir de la norme vient aujourd’hui imposer une forme unilatérale aux multiples vécus du changement au travail. En effet, construire la mobilité professionnelle d’un point de vue discursif (dans les champs social, politique, juridique et épistémologique) conduit à l’instituer comme mode de vie. A partir de ce constat, étayé au cours de la première partie, il s’agit de voir en quoi s’intéresser de près au vécu du changement peut contribuer à retravailler la norme qui intime aujourd’hui l’ordre de « bouger ». Pour répondre à cette question, l’analyse de récits biographiques de trajectoires professionnelles permet d’appréhender la mobilité professionnelle comme expérience impliquant le déploiement d’une véritable « activité de transition ». L’axe de l’expérience est transversal à l’ensemble de la deuxième partie de la thèse et il est travaillé selon trois directions : celle du déploiement des compétences au cours des situations de transition, celle du métier à l’épreuve ou à l’appui des processus de mobilité et enfin celle du développement du « sujet de la mobilité », revenant sur la question de savoir comment « le même » reste à la fois lui-même et « devient autre » à travers l’expérience du changement. In fine l’ensemble des éléments développés ouvre la voie à une réélaboration possible du concept de mobilité professionnelle. Aussi, deux niveaux de lecture de la thèse ne peuvent être dissociés : l’un, portant sur l’expérience de la mobilité professionnelle, nourrit l’autre, concernant des enjeux épistémologiques de définition du phénomène considéré.