La réfutation chez Diderot : le discours du philosophe dans la polémique religieuse
Auteur / Autrice : | Flore Villemin |
Direction : | Bernard Combettes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 07/10/2011 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langages, Temps, Sociétés (LTS) (Nancy ; 1992-2012) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ATILF - Analyse et traitement informatique de la langue française - UMR 7118 |
Jury : | Président / Présidente : Denis Apothéloz |
Examinateurs / Examinatrices : Colas Duflo, Annie Kuyumcuyan, Marie Leca-Tsiomis, Christian Plantin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Ce travail se penche sur les formes et enjeux de la réfutation chez Diderot dans le contexte de la polémique religieuse. Le rôle du philosophe dans le combat contre la Superstition n'est pas négligeable, et l'on s'intéresse ici à la manière dont il a été mené. La réfutation n'est pas envisagée dans son sens rhétorique, mais elle est observée comme un outil de la contestation, qui vise d'ailleurs en tout premier lieu les modèles figés qu'engendre la rhétorique traditionnelle. La réfutation, par le mouvement qu'elle provoque en se heurtant à l'assertion qu'elle contredit, a une fonction de réveil. La première partie observe les voies empruntées pour contester, tout en prêtant attention aux diverses figures de l'adversité. Complété par l'examen de la représentation locutoire des adversaires, ce premier temps suggère une échelle de polémicité qui caractériserait les relations de Diderot avec différents types d'opposants. La deuxième partie se concentre sur le traitement de la parole adverse et sur la façon dont l'auteur rapporte les fallacies du discours adverse. Si Diderot le condamne pour son dogmatisme, forcément trompeur, il le condamne également à la mise à mort dès qu'il le fait entrer dans son texte. Enfin, la troisième partie envisage la façon dont la voix philosophique construit sa particularité en s'opposant : Diderot ne se contente pas de dénoncer et d'invalider le discours adverse, il propose son propre contre-discours. L'efficacité de ce dernier est fonction d'une certaine éthique (dont le premier principe serait le respect de la parole autre) à laquelle le philosophe se conformerait, contrairement à la figure ennemie par excellence, le dogmatisme.