Thèse soutenue

Chiasmes : Blanchot, herméneutique et déconstruction

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Auteur / Autrice : Jérémie Majorel
Direction : Christophe Bident
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'œuvre de Blanchot permet de remettre en cause les barrières théoriques entre l'herméneutique et la déconstruction. Dans un premier temps, nous avons montré que lorsqu'ils tentent de lire Blanchot, en un chiasme singulier, l'herméneute tend à devenir déconstructeur et le déconstructeur tend à devenir hermeneute. Ensuite, nous avons proposé une interprétation de la quasi-totalité des romans et des récits de Blanchot. Il apparaît que l'œuvre narrative de Blanchot apporte une contribution fondamentale à la transformation du roman en récit, à la fois proche et différente de celle qu'opéraient dans le même temps Bataille, Duras, Des Forêts, Beckett, Laporte. . . Les récits de Blanchot, a priori très abstraits, parlent de manière inédite d'expériences concrètes et fondamentales : la peau, le regard, le deuil, la hantise, la folie et la communauté. Enfin, dans le volet critique de son œuvre, nous avons montré que le chiasme plus ou moins subi par les lecteurs des récits est mis en pratique par Blanchot lui-même. Avant que la déconstruction proprement dite n'apparaisse, Blanchot utilise des procédures herméneutiques (allégorie, symbole, métaphore, distinction entre sens apparent et sens caché et recherche du centre d'une œuvre), d'une façon telle qu'il ne s'intéresse qu'au moment précis où ces procédures sont brisées par l'œuvre commentée, libérant un champ nouveau pour un exercice du commentaire qui rechercherait la prolifération des simulacres, la présence absence de l'image, la théâtralité de l'espace textuel, la pluralité idiomatique des langues et la dérive syntaxique des mots sans butée dernière.