Les politiques publiques de lutte contre la délinquance
Auteur / Autrice : | Virginie Gautron |
Direction : | Reynald Ottenhof |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit pénal et sciences criminelles |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Faculté de droit et des sciences politiques (Nantes) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La métamorphose du modèle français de lutte contre la délinquance depuis le début des années 1980 témoigne de la complexification du processus de définition, d’élaboration et de mise en œuvre des programmes d’action. Des institutions internationales, des collectivités locales, des acteurs de la société civile et marchande ont investi le champ étudié. Ces nouveaux partenaires sont chargés d’appuyer les institutions étatiques dans leur œuvre de répression. En amont, ils participent à l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes de prévention. L’heure étant à la « coproduction » de la sécurité, les mutations de l’ordonnancement des pouvoirs interrogent sur la permanence du monopole étatique en matière de lutte contre la délinquance. En observant la politique criminelle contemporaine sous le prisme des évolutions de l’action étatique, la présente étude vise à démontrer que les formes de décentralisation, d’internationalisation et de privatisation des politiques de lutte contre la délinquance ne présument nullement l’achèvement d’un modèle républicain positionnant l’Etat à l’épicentre du système d’action. En combinant des mécanismes d’externalisation et d’internalisation, l’Etat entend soutenir, sinon affermir, sa précellence. Les processus d’hybridation des régulations et de coproduction de la sécurité n’induisent pas un affaiblissement ou un désinvestissement de l’Etat. Paradoxalement, ils contribuent à restaurer son autorité, sa légitimité et son efficacité