Intérêt général et propriété industrielle
Auteur / Autrice : | Guénola Cousin |
Direction : | Jean-Pierre Clavier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Faculté de droit et des sciences politiques (Nantes) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La propriété industrielle est l’objet de polémiques autour de sa légitimité. Pour apprécier le bien-fondé des critiques dont elle est l’objet, une étude de ses rapports avec l’intérêt général était nécessaire. L’intérêt général est au fondement de la reconnaissance des droits de propriété industrielle et en marque la finalité sociale qui apparaît comme être un outil d’appréhension de ces droits. Il légitime son existence et guide la frontière entre la libre concurrence et la réservation en inspirant tant les définitions des objets appropriables que les conditions d’accès au titre. Il imprime de sa marque les prérogatives conférées qui doivent être considérées comme des droits de propriété finalisés dont la protection est un objectif d’intérêt général. Mais l’intérêt général est aussi un facteur de limitation des prérogatives juridiques. Il dicte les limites, c’est-à-dire le point au-delà duquel le droit n’a plus vocation à jouer, dont la principale réside dans l’épuisement du droit. D’autres limites apparaissent à l’aune d’une lecture finaliste permettant de mieux cerner la portée des droits. L’intérêt général impose certaines exceptions qui, en tant qu’atteintes à un droit de propriété, doivent tirer leur légitimité d’un motif d’intérêt général. Il encadre également l’exercice du droit. Le titulaire d’un droit exclusif est tenu d’une obligation d’exploiter la marque et le brevet sanctionnée par la déchéance ou la licence imposée. Ces mécanismes de correction sont inspirés de la théorie de l’abus de droit. En outre, le droit de la concurrence et notamment la théorie des facilités essentielles s’applique aux droits de propriété industrielle. La présence de l’intérêt général est transversale, il assoit la légitimité de la propriété industrielle en dictant une réservation conditionnée, mesurée et adaptée aux évolutions commerciales et technologiques