Dynamiques de réseaux, processus d'innovation et construction de territoires dans la production agroalimentaire artisanale : études de cas autour de la transformation du gari de manioc et de l'huile de palme au Bénin
Auteur / Autrice : | Stéphane Fournier |
Direction : | Denis Requier-Desjardins |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2002 |
Etablissement(s) : | Versailles-St Quentin en Yvelines |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En analysant les territoires construits par la production agroalimentaire artisanale au Bénin, cette thèse identifie de nouvelles formes d'appui à ce secteur, principale source de revenus des femmes en milieu rural. L'étude des innovations techniques et des interactions entre artisanes montre l'existence de systèmes agroalimentaires localisés (Syal), dans lesquels des processus de spécification de la production ont eu lieu et se sont largement diffusés. Pour englober toutes les interactions entre acteurs, ces Syal doivent être conçus comme ''multi-produits''. Les différentes filières sont trés imbriquées, de par la pluriactivité des artisanes et la nature de leurs réseaux (ceux-ci se basant beaucoup plus sur la proximité socio-culturelle, qui crée davantage de confiance, que sur l'activité de l'artisane). Les interactions constatées entre les productrices ont pour but de gérer les risques liés à une production à petite échelle, et ne permettent pas la pérennisation des processus collectifs d'innovation. En comparant des Syal anciens et récents, nous mettons en évidence différentes phases dans le cycle de vie de ces sytèmes. Lors de l'émergence de productions innovantes, leur développement est assuré par des organisations de type professionnel (créées entre artisanes spécialisées). La faible durabilité de celles-ci durant la phase d'expansion (rapide, de par la faiblesse des barrières à l'entrée) apparait comme un handicap majeur pour les Syal au Bénin, qui sont ainsi fortement confrontés à des risques de surproduction. Cette thèse démontre le caractére non-automatique, et éventuellement partiel, des processus endogènes de territorialisation. Les réseaux sociaux rapprochent certains acteurs, en les éloignant d'autres, avec lesquels ils pourraient développer des complémentarités. La durabiblite�� d'un dispositif organisationnel territorial, coordonnant les stratégies d'acteurs proches géographiquement et organisationnellement, demande l'intervention d'organismes d'appui.