Les destinataires de la mission "ad gentes" en droit canonique : la genèse du droit missionnaire de l'Église catholique : le cas de l'Extrême-Orient
Auteur / Autrice : | Roland Jacques |
Direction : | Brigitte Basdevant-Gaudemet, Jean-Paul Durand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit, économie, gestion - Histoire du droit |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : Institut catholique de Paris. Faculté de Droit canonique |
Mots clés
Résumé
Lorsque l'eglise catholique met en oeuvre son projet de repandre la foi chretienne - appele evangelisation des peuples - le droit canonique, droit interne, est confronte aux non-chretiens. Au xvie siecle, l'expansion europeenne amena en extreme-orient un debut de realisation de ce projet. L'eglise disposait alors du decret de gratien et des decretales, nes dans un contexte ou la chretiente devaitgerer les minorites a l'interieur de ses frontieres ; ainsi que des privileges accordes aux religieux, au moyen age, pour les missions envoyees en pays tartare. De ces divers textes se degagent quelques principes communs. Les campagnes d'evangelisation gerees par la couronne portugaise en afrique et en asie furent l'occasion d'une nouvelle serie de privileges, concus pour la plupart dans la mentalite de la croisade, et qui evoluerent au gre des circonstances historiques. Le vocabulaire employe par ces trois groupes de textes indique que la figure juridique du non-chretien, apres s'etre precisee peu a peu pour inclure en positif les dimensions sociale et culturelle, s'est ensuite estompee. La difficulte de maintenir les principes anciens du droit de la conversion amena, apres le concile de trente, la crise qui motiva la creation d'un dicastere missionnaire (1622). Cette crise cache cependant une tension plus profonde et permanente. Le droit canonique ne peut faire l'economie d'une rencontre avec les mentalites juridiques des non-chretiens. L'extreme-orient, marque par le confucianisme, gere les relations sociales, y compris la religion, d'une facon peu compatible avec les principes mis en avant par le christianisme, ce qui amene le rejet ou le controle de celui-ci. Dans le droit canonique en vigueur, de rares ouvertures existent pour un dialogue avec ces realites heterogenes, mais l'europeocentrisme reste le facteur dominant. S'il veut servir la mission, le droit canonique est invite a tirer les lecons de l'histoire, et a accueillir le point de vue de l'autre.