Thèse soutenue

Les cercles littéraires à Rome à l'époque d'Auguste

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Auteur / Autrice : Dominique Voisin
Direction : Alain Deschamps
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature anciennes
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'existence de "cercles litteraires" a rome a souvent ete affirmee sans etre jamais demontree. Elle repose sur des prejuges culturels herites du 17eme siecle et sur l'interpretation purement referentielle des oeuvres et de leurs dedicaces. L'etude preliminaire de l'evolution du statut des ecrivains et de la nature des liens tisses entre eux et avec les hommes politiques, de 240 a 44 av. J. C. , permet de degager l'horizon d'attente des destinataires des creations litteraires augusteennes: une elite culturelle appartenant a des reseaux etendus et varies se passionne pour toutes les formes de litterature, y compris la poesie legere de l'otium capable desormais de procurer la gloire. L'analyse chronologique precise des relations individuelles attestees par les temoignages historiques et par l'etude des dedicaces et des mentions redigees par les ecrivains augusteens montre l'inconsistance de ces pretendus "cercles": aucun ne defend une tendance litteraire, philosophique ou politique particuliere; ils s'entrecroisent constamment tandis que certains de leurs "membres" s'ignorent mutuellement. Les eloges et les mentions ne sont jamais reserves exclusivement au "protecteur" et a ses amis. Souvent ambigus, ils servent moins le prestige de leurs destinataires que celui de leur auteur: l'interet de la poesie legere est ainsi justifie par les injonctions pressantes des amis influents. L'image connue des dedicataires oriente l'interpretation des lecteurs anonymes; un recepteur recurrent devient meme un motif totalement integre au projet litteraire. Que la fonction poetique des oeuvres augusteennes l'emporte sur leur pouvoir de propagande politique est egalement demontre par la polysemie de la mise en scene esthetique des motifs propres au nouveau regime et par l'indifference de nombreux hommes politiques a l'egard des doleances ovidiennes en particulier et de la posterite litteraire en general.