Le bagne colonial dans le roman français, 1851-1938 : genèse et structure
Auteur / Autrice : | Mansour Bouaziz |
Direction : | Odile Gannier, Geneviève de Viveiros |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 05/03/2019 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur (ComUE) en cotutelle avec Western university (Canada) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (Nice ; 2012-....) - Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants |
établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Laurence Neil De Looze |
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Neil De Looze, Jean-Marie Seillan, Nicolas Gauthier, Daniel Vaillancourt, Yves Strickler | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marie Seillan, Nicolas Gauthier |
Mots clés
Résumé
Le personnage du forçat est omniprésent dans la littérature française du XIXe et du début du XXe siècle. La représentation du monde des travaux forcés dans les bagnes portuaires et plus tard extra-métropolitains est à la croisée de la représentation plus large de la criminalité au XIXe siècle, selon un développement historique concomitant avec l’expansion coloniale. Les faits divers, ces petits bulletins d’alerte lancés comme une basse continue sur la cité, changent la manière de percevoir la criminalité. Obéissant à une structure particulière, le fait divers va remodeler la représentation littéraire de la criminalité. C’est ici qu’intervient le personnage du forçat. En effet, jouissant d’un statut particulier (mort/vivant/revenant), il offre aux romanciers des « conditions de possibilité » inédites jusque-là dans le monde des lettres. Jean Valjean, Monte-Cristo et Chéri-Bibi, pour ne citer que les plus connus, sont devenus des modèles dans ce qu’on peut appeler le « roman de la chiourme », (sous)-genre qui se développe en France à partir de 1830. Ainsi, Valjean donnera l’archétype du « forçat innocent », le converti miraculé et la réincarnation de Jésus-Christ. Monte-Cristo sera le Vengeur par excellence, dont le parcours donnera le modèle du genre – la vengeance étant un topos inévitable de la littérature populaire du XIXe siècle et jusqu’à nos jours. Chéri-Bibi quant à lui, au début du XXe siècle, incarne un tournant dans l’histoire du genre ; il serait au roman de la chiourme ce que Don Quichotte fut pour le roman de chevalerie : une somme et un dépassement. L’étude que nous proposons, centrée sur la « genèse et la structure » du roman du bagne, est un voyage à rebours dans l’histoire de ce genre qui ne dit pas son nom.