Psychose et maternité : incidences et solutions subjectives dans la construction de l'Oedipe chez l'enfant
Auteur / Autrice : | Elsa Cheikh |
Direction : | Sidi Askofaré |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 17/06/2022 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Cliniques psychopathologique et interculturelle (Toulouse) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Jean Sauret |
Examinateurs / Examinatrices : David Bernard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michèle Benhaïm, Alain Abelhauser |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Dans le discours social actuel la question de la maternité dans la psychose fait l’objet de vives inquiétudes dans les champs de la psychiatrie infantile et de la protection de l’enfance.Depuis 1975, à partir de la notion de vulnérabilité psychotique avancée par la psychiatrie génétique et des travaux interactionnistes, l’Organisation mondiale de la santé identifie les enfants nés de mères psychotiques comme à haut-risque : risque psychiatrique et risque de maltraitance. Nous assistons aujourd’hui à une expansion de la notion de risque dans l’approche de la parentalité dans la psychose. Les politiques de santé mentale en œuvrant à la réadaptation psychiatrique des parents psychotiques promeuvent l’idée d’une norme parentale. La clinique psychanalytique en se référant à la notion de structure, montre qu’il existe des enfants nés et élevés par des mères psychotiques s’inscrivant dans le champ de la névrose. Cette réalité clinique vient interroger les notions de risques génétiques et de vulnérabilité psychotique en rappelant qu’il demeure dans nombre de cas d’enfants, une large part d’indétermination clinique. Loin de l’approche déficitaire de la psychose prônée par les modèles neurodéveloppementaux notre recherche se propose d’appréhender la psychose et la maternité à partir d’une lecture psychanalytique. La psychose n’est pas un chaos et a une logique propre. A travers une démarche méthodologique de construction de cas en psychanalyse nous exposerons l’analyse de quatre cas cliniques de névroses adultes ayant des mères psychotiques (paranoïa, schizophrénie, mélancolie). Nous proposons d’analyser la complexité de la construction de l’œdipe chez l’enfant en lien avec une mère psychotique. Pour ce faire nous rétablirons l’importance du complexe familial en resituant la place et la fonction du père imaginaire et du père réel dans la construction de la névrose infantile. La forclusion du Nom-du-Père dans la psychose engendre des spécificités dans le mode d’être mère notamment dans le rapport au désir, à la jouissance, à l’amour et au savoir. C’est la mère, l’Autre primordial, qui est le premier objet d’amour de l’enfant et ce pour les deux sexes. Les incidences subjectives de la psychose de la mère se situent principalement dans le rapport de l’enfant à l’amour dans son articulation au désir. Parallèlement, le phénomène de l’incroyance dans la psychose maternelle induit chez ces enfants un désir de savoir renforcé. Ce rapport au savoir apparait comme la solution subjective majeure pour traiter cet effet-mère.