Thèse soutenue

Caractérisation physiologique de la réponse à la sècheresse de la Lavande et du Lavandin : impact de la culture inter-rang

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Auteur / Autrice : Lia Lamacque
Direction : Stéphane Herbette
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Végétale
Date : Soutenance le 09/06/2020
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physique et Physiologie Intégratives de l'Arbre en Environnement Fluctuant
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Julien
Examinateurs / Examinatrices : Florence Volaire, Thierry Améglio, Philippe Gallois
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Baudino, Marie-Béatrice Bogeat-Triboulot, Florence Volaire

Résumé

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Les cultures françaises de Lavande et Lavandin sont soumises à un sévère dépérissement, résultant de l’interaction entre la maladie du Stolbur et des sécheresses de plus en plus intenses et fréquentes. L’amélioration de la résistance des lavanderaies est un défi pour sauvegarder cette filière à fort impact économique, touristique et social dans son territoire. Un projet associant des partenaires de la recherche et de la filière lavandicole vise à augmenter la résistance des cultures par des nouvelles pratiques. Dans ce cadre, les objectifs de la thèse ont été i) d’identifier des indicateurs physiologiques de l’état de stress, et en particulier un seuil physiologique de non-récupération, suite à des sécheresses sévères chez la Lavande et le Lavandin et ii) évaluer l’effet de la pratique agro-écologique de la culture en inter-rang sur la réponse du Lavandin à la sécheresse estivale. Par ailleurs, une étude sur les prévisions climatiques focalisée sur les départements de production a révélé une augmentation des températures estivales et automnales et une diminution des précipitations automnales à l’horizon proche (2021-2050), confortant l’intérêt de nos travaux pour la filière. Pour suivre en continu l’état physiologique des plants lors d’une sécheresse, des dendromètres de type PépiPIAF, qui mesurent les variations du diamètre des tiges, ont été utilisés sur ces espèces. Deux indices liés à l’intensité de la sécheresse et aux dégâts engendrés ont ainsi été identifiés : le pourcentage de perte de diamètre (PLD) et la perte de capacité de réhydratation (PLRC). Les plants ne récupéraient pas d’une sécheresse (PLRC = 100%) lorsque le PLD avait atteint une valeur maximale d’environ 21%. Ces résultats signifient que l’incapacité à récupérer survient lorsque les réservoirs élastiques d’eau sont vides et démontrent ainsi leur importance lors de sécheresses intenses. Lors des déshydratations, des mesures acoustiques et de fuites d’électrolytes ont montré que cette incapacité était associée à des dégâts cellulaires importants, et non à un haut niveau d’embolie. Ces deux indices développés en conditions contrôlées ont aussi permis de diagnostiquer l’état de stress de lavandins en champ. Les dendromètres sur les lavandins ont révélé une contrainte hydrique exercée par un couvert végétal en inter-rang pendant la période de croissance et de sécheresse estivale. Le stress hydrique fut plus précoce avec ce couvert, mais l’intensité de la sécheresse identique à celle avec un sol nu en inter-rang. Outre l’importance de ces travaux pour la recherche fondamentale, en particulier sur les mécanismes de mortalité des plantes, ces résultats ouvrent des perspectives sur l’anticipation des mortalités en lavanderaie, voire sur le pilotage de l’irrigation de ces cultures, pour un contrôle raisonné de la contrainte hydrique nécessaire à la production d’huiles essentielles, mais dommageables pour les plants selon son intensité et la période.