Le bien-être alimentaire : une recherche interpretative à partir du souvenir de l'expérience du consommateur
Auteur / Autrice : | Ophélie Mugel |
Direction : | Patricia Gurviez, Laure Lavorata |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de Gestion |
Date : | Soutenance le 10/12/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche en gestion (Créteil) |
Jury : | Président / Présidente : Eric Rémy |
Examinateurs / Examinatrices : Patricia Gurviez, Laure Lavorata, Pauline-Marie de Pechpeyrou | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Robert-Demontrond, Lucie Sirieix |
Mots clés
Résumé
Ancrée dans le courant de la Transformative Consumer Research (Mick et al., 2012), cette recherche explore la manifestation du bien-être alimentaire à partir de l’analyse de souvenirs d’expériences vécues par le consommateur. Dans une approche naturaliste (Lincoln et Guba, 1985) et interprétativiste, notre recherche qualitative combine trois types de recueil de données pour accéder aux expériences vécues des consommateurs : l’entretien phénoménologique, la photo-élicitation et le journal personnel. En suivant un processus d’analyse fondé sur la Grounded Theory (Glaser et Strauss, 1967), nos résultats présentent deux éléments majeurs de l’expérience de bien-être alimentaire : le rôle de l’expression des valeurs personnelles (Schwartz, 1992) dans l’expérience de bien-être alimentaire et l’existence de trois composantes-clés dans le processus global de l’expérience. Les résultats nous permettent alors de définir l’expérience de bien-être alimentaire comme une expérience eudémonique, congruente avec les valeurs ou types motivationnels de la personne. Elle est soutenue par différentes conditions facilitantes (attention portée au temps qualitatif, aux produits et recettes ainsi qu’au contexte physique de l’expérience) ; elle implique différents processus expérientiels (pleine maîtrise de l’expérience, immersion, initiation, partage, réminiscence et reproduction du souvenir et processus sensoriel) ; enfin, elle fait émerger des résultantes émotionnelles positives pouvant se combiner (fierté, joie, enthousiasme, gratitude, détente, réconfort et nostalgie). Nos résultats nous conduisent à proposer une taxonomie du bien-être alimentaire selon quatre types : le bien-être alimentaire de conservatisme, de transcendance de soi, d’ouverture au changement et d’affirmation de soi. Ils mettent au jour la définition d’eudémonie alimentaire qui caractérise l’alignement des expériences alimentaires et des significations attribuées au bien-être sur les propres valeurs de l’individu. Enfin, cette recherche propose des recommandations managériales en direction des pouvoirs publics, des associations de défense des consommateurs et organisations non gouvernementales ainsi qu’à tous les acteurs des filières alimentaires et distributeurs investis et/ou concernés par la question du bien-être du consommateur.