Thèse soutenue

Les figurants dans les films de Jean Renoir : modernité des anonymes et méthode de l'égalité au cinéma

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Auteur / Autrice : Chieh-Yao Chen
Direction : Emmanuelle André
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l’art et archéologie. Histoire et sémiologie du texte et de l'image
Date : Soutenance le 19/12/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Daniel Serceau
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuelle André, Daniel Serceau, Giusy Pisano, Dork Zabunyan, Éric Dufour, Jacques Aumont, Jean-Michel Frodon
Rapporteurs / Rapporteuses : Giusy Pisano, Dork Zabunyan

Résumé

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Les figurants sont omniprésents mais invisibles au cinéma. S’ils sont partout pour incarner la foule ou le peuple, on ne les voit paradoxalement pas à cause de leur insignifiance manifeste, dans un récit basé sur le modèle de la rationalité causale. Cependant, dans le cinéma de Jean Renoir, les figurants nous dévoilent la modernité des anonymes. Il s’agit de la « politisation de l’art » proposée par Walter Benjamin, qui trouve sa source non seulement dans la singularité de la trivialité des romans de Flaubert, mais surtout dans les révoltes trimillénaires de la Mimésis, selon Erich Auerbach, contre la domination du modèle hiérarchique d’Aristote. Au travers de la mise en scène de l’insignifiance dans son cinéma, se révèle la méthode de l’égalité du cinéaste. Malgré le fait que les figurants soient un parfait exemple au cinéma de l’« exclusion inclusive » analysée par Giorgio Agamben, la mise en scène des figurants dans les films de Jean Renoir manifeste une praxis de la singularité quelconque.