Musiques mineures. Le rituel de mevlud chez les femmes pomaks de Thrace occidentale
Auteur / Autrice : | Eftychia Droutsa |
Direction : | François Picard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musique et musicologie |
Date : | Soutenance le 13/12/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche en Musicologie (Paris ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : Susanne Fürniss |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Lambert, Bernard Lory, Anne K. Rasmussen |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur le chant des femmes de la minorité musulmane pomak de Grèce, dans le cadre du rituel privé de mevlud. Lié à la naissance du Prophète, le rituel est organisé autour du poème de Süleyman Çelebi écrit en XVe siècle. Traversé par une série d'oppositions au cœur desquelles trône la question éternelle des limites entre le monde profane et sacré, le poème de Süleyman Çelebi est constamment renvoyé à la périphérie du religieux. L'analyse montre que les femmes pomaks investissent cet espace para-liturgique en adaptant le rituel du mevlud à leur image. L'espace rituel devient l'avant-scène d'une conciliation, conjuguée par des valeurs, entre les modes de penser, d'être et de faire qui inscrivent le mevlud dans l'ordre du féminin, de l'éducation du vivre-ensemble, de la mémoire, de l'émotion, du partage et de la transmission. L'ensemble de ces agencements s’établit par la voix mise en musique qui fait exploser la question du sens, du texte et de la langue faisant du poème non pas une récitation, mais un chant. Cette flexibilité apportée par les femmes pomaks inscrit le mevlud dans un contexte para-liturgique et souterrain où les limites entre sacré, profane, tradition et innovation, savoir et ignorance, parlé et chanté, semblent perpétuellement négociées.