Le développement socio-affectif de l'enfant d'âge pré-scolaire exposé à la violence conjugale : une approche eco-systémique
Auteur / Autrice : | Nathalie Savard |
Direction : | Chantal Zaouche Gaudron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie du développement |
Date : | Soutenance le 14/03/2011 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Geneviève Bergonnier-Dupuy, Andrée Fortin, Myriam de Leonardis |
Mots clés
Résumé
L’objectif de cette recherche est d’étudier, dans une perspective écosystémique inspirée du modèle de Bronfenbrenner (1986), l’influence spécifique et combinée du contexte de violence conjugale et de stress maternel sur le développement socio-affectif du jeune enfant âgé de 5 à 6 ans. Ainsi, notre étude prend appui sur les questions suivantes : comment l’enfant d’âge préscolaire se développe sur le plan socio-affectif lorsqu’il grandit dans un contexte de violence conjugale ? Quels sont les facteurs environnementaux qui vont avoir des répercussions sur la relation mère-enfant ? Plus précisément, est-ce que le fait pour une mère d’avoir été victime de violence conjugale va engendrer chez elle plus de stress? L’attachement de la mère et le soutien social qu’elle perçoit vont-ils constituer des ressources qui vont venir atténuer le stress maternel et par voie de conséquences contribuer au bon développement de l’enfant ? Existe-t-il des différences entre les mères et les enfants qui ont quitté leur foyer comparativement à ceux qui vivent encore au domicile ? Enfin, quel est le rôle de la culture dans ces différents systèmes ? L’échantillon se compose de 38 enfants, 10 garçons et 28 filles, âgés de 5 à 6 ans et de leur mère, toutes originaires de pays d’Afrique. Parmi ces dyades mère-enfants, 19 ont été exposées à la violence conjugale et sont hébergées en CHRS, 19 sont toujours en situation de violence. Les mères ont renseigné une série de questionnaires évaluant leur attachement, le stress maternel, les violences subies et le soutien social perçu. En ce qui concerne le développement socio-affectif du jeune enfant, trois dimensions ont été considérées : deux émanant de son propre point de vue ; la représentation de l’attachement, appréhendée à l’aide du protocole des « Histoires à compléter » (Bretherton & al., 1990) et la perception des sentiments et des comportements parentaux avec le test de dépistage de la violence parentale (Palacio-Quintin, 1999), ainsi que l’adaptation socio-affective, étudiée par l’intermédiaire du questionnaire « Profil Socio-Affectif » (Dumas & al., 1998) complété par l’animateur du centre de loisirs. Les principaux résultats indiquent que seulement 36,8% des enfants présentent une représentation d’attachement sécurisée. Les représentations d’attachement des enfants toujours en situation de violence apparaissent plus insécurisées que celles des enfants sortis de la violence. Nos résultats montrent que le contexte de violence conjugale affecte également l’adaptation socio-affective de l’enfant. D’autre part, 73,3% des mères de notre échantillon possèdent des représentations d’attachement de type évitant. Nous avons relevé, par ailleurs, que les représentations du soutien social et du soutien relatif aux enfants perçus par les mères quel que soit leur groupe d’appartenance sont relativement peu élevées. Enfin, les mères toujours en situation de violence conjugale sont moins stressées que les mères ayant quitté le domicile.