Thèse soutenue

Une « liberté souvenante » : la langue romanesque de Marguerite Duras

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Auteur / Autrice : Sandrine Vaudrey-Luigi
Direction : Gilles Philippe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 18/11/2011
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Systèmes linguistiques, énonciation et discours (Paris)
Jury : Président / Présidente : Bruno Blanckeman
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Philippe, Bruno Blanckeman, Christelle Reggiani, Mervi Helkkula-Lukkarinen, Georges Molinié, Jean-Michel Adam

Résumé

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Les romans durassiens confrontent tout lecteur à deux évidences intuitives et contradictoires : il y a à la fois un style et des styles de Marguerite Duras. Peut-on dès lors déceler sous une apparente hétérogénéité une unité qui permettrait de reconnaître un « style d’auteur » ? La difficulté vient assurément du fait que le style de Marguerite Duras ne cesse d’évoluer, invitant par là à lire son itinéraire de création comme dirigé vers les textes de fin. Position tenable mais naïve, dans la mesure où toute sa génération a effectué ce trajet d’une langue travaillée, largement héritée du roman de la seconde moitié du XIXe siècle, à une langue prétendument non travaillée, parfois décalée par rapport à une norme stylistique. Notre démarche consiste à interroger l’illusion téléologique en mettant d’abord à plat les configurations langagières récurrentes dans la langue romanesque. On montre que la contradiction de la diversité sous l’unité du style durassien est largement levée par la reconnaissance de patrons stylistiques : la « belle langue » et le modèle vocal. Ces catégories épilinguistiques et épistylistiques, toujours actives dans l’imaginaire de l’écrivain, ainsi que leur corollaire, le gauchissement, sont à la fois opposables, concurrentes, complémentaires, et aimantent l’ensemble de la production romanesque. Est alors interrogée la notion même d’idiolecte afin de mesurer si les récurrences observées relèvent d’une pratique générique. Plus largement, il convient de mener plusieurs confrontations qui engagent le genre, l’époque, l’histoire, afin de mesurer la part prise par Marguerite Duras à la reconfiguration du champ littéraire de la seconde moitié du XXe siècle.