Du paradis perdu au désir d'infini, les chemins cinématographiques de la nostalgie - Angelopoulos, Cacoyannis, Cocteau, Kieslowski, Ruiz, Sokourov, Tarkovski, Wenders.
Auteur / Autrice : | Esra Aykin |
Direction : | Marc Cerisuelo |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Arts |
Date : | Inscription en doctorat le 13/11/2012 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche Littératures, savoirs et arts (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) |
Mots clés
Résumé
Cette recherche est dédiée aux approches cinématographiques de la nostalgie, dimension essentielle de la psyché humaine dépeinte par tous les arts antérieurs au cinéma et quil sagit ici de sonder dans toute la spécificité de son expression filmique, au travers de létude dun corpus constitué par les uvres de huit cinéastes dhorizons différents mais déclinant à chaque fois avec une force singulière les différents visages de cet affect. La nostalgie sera envisagée non seulement dans son acception spatio-temporelle et affective, mais aussi dans le sens plus métaphysique de ce que Vladimir Jankélévitch appelle la nostalgie ouverte : aspiration à une autre dimension, un ailleurs non géographique, atemporel, un absolu que lallemand dénomme Sehnsucht. Ce sentiment qui, comme nul autre, ouvre à la fois sur le passé et sur lavenir, le proche et le lointain, et repose sur la confrontation entre monde « réel » et intériorité, entre finitude terrestre et désir dinfini, démultiplie les possibles en termes desthétique. En ce sens, lapproche se veut ici résolument esthétique et tournée vers lexploration de la poétique cinématographique de lespace et du temps, avec un accent particulier sur la mise en lumière du lien réel/imaginaire et linvestigation des différents niveaux de réalité, de temps, despace qui en découlent. Au fil de létude seront abordées dans cette optique des notions telles que le cheminement, la traversée, la quête, la métamorphose, la question du rythme (lenteur vs. fulguration), et des procédés tels que tels que le flash-back, lellipse, la surimpression, limage intérieure La littérature et ponctuellement la philosophie seront quant à elles présentes en tant qu«arrière-plan», sensibilité, outil essentiel, mais aussi par lintermédiaire des uvres sources (telles que La Recherche de Proust ou La Cerisaie de Tchekhov) et la présence en filigrane de figures décrivains. Des paradis perdus enfance, jeunesse, terre natale, intimités révolues à des horizons impalpables, du « réel » premier à une réalité plus vaste, plus profonde révélée par le surgissement de la nostalgie, il sagira dinterroger la manière dont le cinéma peut donner vie à un sentiment diffus mais puissant, à linsaisissable du manque, de labsence, du souvenir, de lavenir, dun ailleurs indéfinissable, à tous ces appels au fond de lêtre.