LArchitecture en territoires inondables : dispositifs de mitigation et ambiances habitées.
Auteur / Autrice : | Charline Daud |
Direction : | Grégoire Chelkoff |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Architecture |
Date : | Inscription en doctorat le 22/11/2012 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CRESSON |
Mots clés
Résumé
Du fait du changement climatique, les phénomènes naturels à risques tels que les inondations vont augmenter ces prochaines décennies tant par leurs fréquences, que dans leurs durées et leurs intensités. Il faut prendre en compte la part des responsabilités de laction humaine dans leffet du réchauffement climatique. Daprès les dernières estimations des experts, le climat pourrait se réchauffer de 1.1°C à 6.4°C en moyenne dici la fin du siècle et devenir plus instable. Notre environnement est en plein changement et le cadre bâti dans lequel nous évoluons aujourdhui nest pas en mesure de les accepter. Pour preuve, les dégâts importants, tant humains que matériels lors de catastrophes naturelles. Nous allons, dans cette réflexion, nous intéresser plus particulièrement au risque dinondation. Il faut être conscient que les inondations « représentent chaque année 40% des catastrophes naturelles dans le monde, affectent 250 000 personnes et occasionnent plusieurs dizaines de milliers de morts. » Ce constat pose la question de la gestion du risque dinondation sur nos territoires. Quelle place voulons-nous donner au risque dans les villes de demain ? Doit-on cacher ce risque ou au contraire chercher à le rendre qualitatif tout en mettant la population à labri ? Face à ce risque on voit apparaître de plus en plus le concept de mitigation. Létymologie de mitigation vient du latin mitigare qui signifie adoucir. Il exprime « la mise en uvre de mesures destinées à réduire les dommages associés à des risques naturels ou générés par des activités humaines » : la réduction de la vulnérabilité. On peut voir que la prise en compte du risque devient pluridisciplinaire comme nous le montre Julien REBOTIER lorsquil écrit que « Le risque est certes une conjonction territoriale de danger et de présence humaine, mais il est situé dans le social, le temporel et le spatial. » Ce qu'il essaie de définir ici est le rapport étroit que lenvironnement à risque entretient avec lHomme. Or, le corps est support dexpérimentations spatiales. Et cest à travers les sens que nous appréhendons lespace dans lequel nous vivons et évoluons. Cest en ce sens que nous proposons dobserver en quoi les ambiances, cest à dire les qualités sensibles et vécues de situations spécifiques, peuvent être questionnées et apporter des éléments renouvelés de connaissance et daction dans le cadre de la gestion de catastrophes naturelles. La prise en compte en termes dambiances de linondabilité dun territoire peut-elle apporter une valeur ajoutée aux réponses spatiales et au milieu urbain ? Afin dintégrer ce processus de recherche dans les dynamiques actuelles de gestion des inondations dans le monde je souhaiterais poursuivre cette réflexion en minterrogeant sur laction des ONG qui travaillent sur la mitigation des risques naturels. En effet depuis quelques années maintenant, des organisations telles que Architectes de lurgence tente de « mettre au point une stratégie de mitigation des risques, afin de reconstruire après une catastrophe pour les personnes les plus vulnérables, tout en prenant en considération les spécificités et les sensibilités locales. » On peut donc voir dans leurs objectifs la place importante du sensible. Cependant il nest pas précisé de quelles manières il est possible dintégrer la dimension sensible dans des projets darchitectures durgence alors que des notions telles que le développement durable y ont trouvé une place, « pour la mise en uvre des programmes, la priorité est toujours donnée à l'intégration des principes de développement durable dans la conception » . La prise en compte du risque étant basée sur louvrage, comment peut-on développer des dispositifs qui intègrent le risque tout en créant des agencements spécifiques qui redéfinissent les espaces et les usages dans la reconstruction post-catastrophe?