Thèse soutenue

Pratiquer l'écriture créative au lycée

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Auteur / Autrice : Christine Caumieres-Dupin
Direction : Violaine Houdart-Merot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française et comparée
Date : Soutenance le 30/05/2022
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Arts, Humanités, Sciences Sociales (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Héritages : Patrimoine(s), Culture(s), Création(s) (Cergy-Pontoise, Val d'Oise ; 2021-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Violaine Houdart-Merot, Nathalie Denizot, François Le Goff, Anne-Marie Petitjean, Pierre-Louis Fort, Bénédicte Shawky-Milcent
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Denizot, François Le Goff

Résumé

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Le français au lycée est centré sur l'enseignement de la lecture abordé essentiellement par le biais de la lecture lettrée. La pratique de l'écriture en reste souvent aux exercices canoniques, commentaire et dissertation, en vue de la préparation aux épreuves anticipées. Dans ce contexte, l'enseignement de la littérature, loin d'emporter l'adhésion des élèves, suscite plutôt l'ennui et le désintérêt.Ce travail se propose d'aborder la question du renouvellement de l'enseignement de la littérature et plus largement, du français au lycée, en développant des modalités d'écriture créative, inspirées des ateliers d'écriture. L'objectif est de favoriser chez les élèves une pratique de la littérature qui leur permette de se construire en tant que sujets lisant-écrivant. L'utilisation double du participe présent cherche à faire entendre que le processus a lieu grâce à la pratique, envisagée comme un apprentissage rendu possible dans et par la lecture mais aussi dans et par l'écriture. La démarche ainsi initiée revient à renouveler non pas la pratique d'écriture mais davantage sa scolarisation en cherchant à éviter une formalisation excessive qui, en la figeant, la rendrait inopérante.Cette thèse adopte une démarche de recherche-action de type exploratoire, puisque la recherche est menée à partir d'une expérience d'enseignement.La première partie, après un bref détour historique, fait un état des lieux du contexte institutionnel, et notamment des programmes en vigueur. Elle tente également de dessiner les contours des compétences scolaires des adolescents ainsi que de leurs pratiques culturelles, parmi lesquelles la lecture occupe une place non négligeable.La deuxième partie est consacrée à élaborer le cadre théorique dont découlent ensuite les expérimentations. Elle confronte des notions issues des études littéraires et d'autres venues des didactiques du français et de la littérature, notamment la notion de fictionnalisation, rapprochée des opérations de réécriture pour en montrer la parenté. On peut ainsi faire l'hypothèse qu'au fil des textes qu'ils écrivent, les élèves accèdent à une expérience esthétique, voire nourrissent une intention artistique, leur permettant de faire varier la posture qu'ils adoptent, jusqu'à celle d'auteur au sein de la classe.La dernière partie est consacrée en premier lieu à expliciter les conditions de mise en place de l'expérimentation qui s'étale sur quatre années scolaires : les classes concernées, sont au nombre de six, quatre de seconde, une de première générale et une de première technologique, dans deux établissements différents. Les principes qui ont permis concrètement la mise en place de la démarche sont ensuite détaillés. Les principes des ateliers d'écriture rejoignent ceux du modèle didactique des écrits intermédiaires dans l'objectif notamment de penser les modalités d'évaluation dans ce contexte. Les progressions et les séquences qui sont ensuite détaillées montrent comment peut se mettre en place une interaction étroite entre lecture et écriture créative et soulignent également la manière dont les classes, collectivement, et les élèves, individuellement, se sont emparés des dispositifs proposés. L'attention a également porté sur les capacités réflexives des élèves, et la façon dont ils estiment leurs progrès. L'analyse de leurs productions souligne également quelles connaissances et quelles compétences sont acquises ou en cours d'acquisition. Pour finir, des pistes sont proposées pour envisager la manière dont cette démarche peut s'adapter dans le cadre des programmes de 2019.