Thèse en cours

Etats, Eglises, étrangers. Favoriser, contrôler et exclure dans la France du premier âge moderne (XVe-XVIIe siècle)

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 28/11/2015. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Irène Plasman-labrune
Direction : Jean-François Dubost
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 28/11/2015
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en histoire européenne comparée (Créteil)
Jury : Président / Présidente : Sylvio Hermann De franceschi
Examinateurs / Examinatrices : Yves Krumenacker, Joseph Bergin, Jean-Marie Le gall, Jean-François Dubost
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Krumenacker, Joseph Bergin

Résumé

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Alors que la division religieuse de l'Europe entraîne des processus de confessionnalisation associant étroitement structures politiques et religieuses dans la production et le contrôle des identités collectives, la coexistence confessionnelle instaurée par l'édit de Nantes fait du royaume de France un cas singulier. La politique du pouvoir royal à l'égard des gens d'Églises étrangers, clercs et des pasteurs, témoigne du rôle joué par l'État dans la nouvelle hiérarchisation des appartenances nationales et confessionnelles et, plus largement, dans la disciplinarisation du corps social. Cette politique repose cependant sur des dispositifs datant du XVe siècle, l'exclusion des étrangers de l'accès aux bénéfices du royaume et la création d'un dispositif dérogatoire contrôlé par le pouvoir royal, d'où le choix de la longue durée pour mesurer l'évolution des usages et des significations de ces dispositions. La genèse de la catégorie des clercs étrangers dans le cad re bénéficial puis son élargissement forment la première partie de la thèse. Après la confrontation entre la formulation de la norme dans le cadre bénéficiale et son application jusqu'au concordat de Bologne, puis l'analyse de l'usage par le pouvoir royal de son contrôle sur les clercs étrangers, élément de sa politique italienne dans la première moitié du XVIe siècle. Au fil des guerres de Religion émerge une catégorie inédite, celle des pasteurs étrangers, alors même que l'exclusion des étrangers, revendication du pouvoir royal, est retournée contre lui dans la seconde moitié du XVIe siècle. L'avènement d'Henri IV inaugure une reformulation des exigences gallicanes au service du souverain (2ème partie). Les jésuites forment le paradigme d'une exclusion mise au service de la monarchie. Les érudits gallicans font de l'exclusion des étrangers une des libertés de l'Église gallicane et l'expression d'un contrôle sur le royaume dans lequel la conformité nationale devient le gage de l'obé issance au souverain. Leur défaut de conformité nationale et confessionnelle fait des pasteurs étrangers dans les années 1620 des cibles pour le pouvoir royal. Centrée sur le XVIIe siècle, la troisième partie analyse la mise en œuvre concrète de ces politiques d'exclusion : à l'encontre des pasteurs étrangers, puis à travers les limites du contrôle exercé sur les clercs étrangers et enfin à travers les mutations de ce contrôle reflétées par les dérogations octroyées par le pouvoir royal. Construction du pouvoir royal, la catégorie des gens d'Eglises étrangers permet ainsi de saisir sur le long terme une facette du « travail de la monarchie sur elle-même ». À travers son traitement comme problème, s'élabore une définition de la souveraineté fondée sur une double orthodoxie, nationale et religieuse, au service de la monarchie.