Dialogue et distances interculturelles
Auteur / Autrice : | Aurelien Dieterle |
Direction : | Monique Castillo |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le 06/12/2011 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | CS - Cultures et Sociétés |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : LIS - Lettres Idées Savoir |
Résumé
Cultures et exclusivismes communautaires : les identités culturelles à lépreuve de la mondialisation (Provisional) Il est impossible de parler de lexclusivisme culturel comme dun phénomène aux manifestations uniformes. Tant lHistoire que lobservation du monde contemporain nous laisse entrevoir la plasticité de ce concept : laffirmation dune, ou de plusieurs cultures face aux milieux dans lesquels celles-ci évoluent a toujours été susceptible de prendre des formes et de sexprimer et selon une intensité variable. Comment traiter sur un même plan danalyse les violences générées par les luttes au nom dune intégrité culturel et les revendications différentialistes formellement compatibles avec lespace sociale des démocraties ? Dintensité fluctuante, lexclusivisme identitaire peut prendre source à partir de différents points de vue : il peut être intérieur à une culture majoritaire, ou se revendiquant comme telle, ou bien prendre son essor au nom des minorités par le biais des politiques multiculturalistes. Il peut être dinspiration hégémonique ou, au contraire, protectionniste. Quest ce qui justifie donc une étude de ce concept ? Hormis le trait commun à toute forme dexclusivisme que constitue la négation de lautre, individuel ou culturel, un autre argument retient notre attention. Il est lié aux inquiétudes issues du contexte de la mondialisation ambiante. En effet, la standardisation des références culturelles à léchelle globale, le déracinement des individus au sein de nouvelles sociétés inconnues, ainsi que nombre dautres phénomènes à léchelle locale ou globale (rejet de la culture, ici au sens densemble des savoirs ; nouveaux discours sur les enjeux économiques dans lesquelles la sphère culturelle se retrouve ignorée) laisse planer le risque dun nihilisme culturel sinsinuant à notre insu à travers le monde. Or, si cette inquiétude est effectivement fondée, on peut sinterroger sur la légitimité et lefficacité des attitudes dexclusivisme culturel face à ces situations. Le repli dune culture sur elle-même, le rejet de tout dépassement des particularismes identitaire, loin de protéger les cultures des effets indésirables du mondialisme représenterait davantage un danger pour celles-ci. Car à se maintenir dans limmobilisme, elles se retrouvent réduites à des identités figées : elles sont alors incapables de jouer un rôle actif dans, et face à la mondialisation, ne pouvant subsister au mieux que sous une forme archéologique. Si lon veut mener à bien une critique du repli communautaire dans le monde contemporain, il faudra par conséquent admettre que lon se bat sur deux plans : contre le séparatisme culturel et contre le nihilisme culturel ambiant. Il ne pourra y avoir de dépassement des communautarismes quà la condition de garder présente à lesprit les risques liés à lhomogénéisation formelle de lhumanité. Cest pourquoi, il serait intéressant pour le présent sujet de proposer une critique de lexclusivisme culturel émanent des cultures elles-mêmes : cest de lintérieur des cultures que doivent survenir les réponses aux communautaristes, car en dépassant ce stade, elles pourront non seulement survivre à la menace dorénavant patente dune uniformisation généralisée des modes de vie, mais aussi devenir des acteurs de la réalité contemporaine offrant des réponses à la platitude de la réalité contemporaine apportant en réponse aux inquiétudes générées par la cosmopolitisation une nouvelle impulsion créatrice qui puisse rendre cette réalité plus supportable. En réponse à la routine et à la monotonie, laltérité culturelle doit trouver le(s) moyen(s) de ressourcer lhumanité, déveiller lintérêt pour le monde. Cest dans cette perspective que lon aborderait une critique de lexclusivisme culturel.