La littérature kurde kurmandji en Turquie entre émergence et (re)découverte. Écrire, par le biais des revues, l’histoire d'une littérature de combat
Auteur / Autrice : | Serdar Ay |
Direction : | Alexandre Toumarkine |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Littératures et civilisations |
Date : | Inscription en doctorat le 13/11/2012 Soutenance le 11/01/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (1997-... ; Paris) |
Résumé
Cette thèse a pour ambition d’écrire, par le biais des revues, l’histoire de la littérature kurde kurmandji en Turquie qui, du fait de la censure, est pendant longtemps segmentée, non-diffusée ou diffusée de manière restreinte. Pour ce faire, elle mobilise en particulier la revue kurde en tant qu’outil le mieux adapté à l’intervention dans les domaines de la culture, de la littérature, de la langue, de l’idéologie etc., comme forme de type « prophètique » et comme forme de la survie ou du combat dans « l’écosystème » de l’espace kurde dominé et institutionnellement faible en Turquie. Par conséquent, elle accorde une grande importance à la revue kurde comme source par excellence de l’histoire de cette littérature en la définissant comme « lieu », « milieu », et donc « réseau » qui se tisse, en synchronie et en diachronie, tant par les relations humaines que par des citations intertextuelles. Ainsi, à l’échelle des revues, l’axe principal de la recherche vise à suivre les nœuds générés (en aval et en amont), sur une longue durée, dans les différentes périodes d’émergence (ou de révolte) de cette littérature, périodes condamnées à répéter pendant longtemps une phase « embryonnaire » et dont chacune semble être fermée sur elle-même et soumise en général au contexte sociopolitique du moment. De cette manière, portant une double lecture, rapprochée et à distance, ce travail tente de saisir microscopiquement l’histoire de cette littérature, définie ici comme une littérature de combat dans lequel la langue, la littérature et la politique (nationale) prennent une signification identique et se croisent d'une façon extrêmement dense qui semble ancrée en discontinuité.