Jeu et écriture : Goliarda Sapienza (1924-1996)

Playing and writing : Goliarda Sapienza (1924-1996)

• Auteur / Autrice : Béatrice Istria
• Direction : Maria Pia De Paulis-Dalembert, Dominique Budor
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Études Italiennes et romanes
• Date : Soutenance le 09/04/2021
• Etablissement(s) : Paris 3
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Les Cultures de l'Europe méditerranéenne occidentale (Paris)
• Jury : Président / Présidente : Nicolas Bonnet
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Maria Pia De Paulis-Dalembert, Dominique Budor, Nicolas Bonnet, Hanna Serkowska, Maria Rizzarelli
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Bonnet, Hanna Serkowska

Mots clés

Mots clés contrôlés

Thèmes, motifs

Critique et interprétation

Sapienza, Goliarda (1924-1996)

Psychanalyse et littérature

Création littéraire

Soi

Dans la littérature

Jeu

Mots clés libres

Goliarda Sapienza

Jeu

Littérature italienne contemporaine

Ecriture de soi

Autobiographie

Psychanalyse

Arts du spectacle

Sicile

Goliarda Sapienza

Playing

Contemporary italian literature

Writing the self

Autobiography

Psychoanalysis

Staging

Performing arts

Sicily

Résumé

Cette thèse s’intéresse au processus créatif à l’œuvre dans les écrits de Goliarda Sapienza (1924-1996) et en propose une analyse à travers le concept du jeu, au croisement des champs disciplinaires littéraire, artistique, sociohistorique et psychanalytique. Sapienza a entretenu sa vie durant un rapport très étroit avec la notion de création dont elle traite dans tous ses écrits, mêlant composante autobiographique et réélaboration narrative. Pour comprendre son écriture, il est nécessaire d’étudier le jeu d’échos qui se crée entre épisodes vécus et reconstruits. Marquée par une enfance sicilienne singulière et par une formation aux arts du spectacle déterminante, elle place dans ces racines et ses expériences de jeunesse l’origine de sa recherche artistique et littéraire. Elle décline ainsi le jeu dans ses différentes acceptions (jeu de l’enfant, jeu spectatoriel, jeu de l’actrice), dont elle fait des étapes formatrices mises au service du grand jeu enchâssant de l’écriture. Se mettant en scène par le biais de son personnage alter ego, mais aussi d’autres personnages-écran, elle entraîne le lecteur dans un jeu de rappels et de résonances très élaboré, basé sur le processus mémoriel. Caractérisée par une pulsion créative intense et une aspiration au ludus notable mais aussi marquée par une expérience psychanalytique décisive car libératrice en termes d’écriture, l’auteure trouve dans la forme d’écriture de soi originale qui est la sienne, un médium lui permettant de réélaborer son propre parcours créatif et, ce faisant, de procéder à une (re)construction de soi éprouvée comme essentielle.

This thesis investigates the creative process at work in the writings of Goliarda Sapienza. It proposes to analyse them through the concept of playing (and other possible translations conveyed by the Italian word giocare) and its relevance in the fields of literature, arts, social history, and psychoanalysis. Throughout her life, Goliarda Sapienza was closely concerned with the notion of artistic creation and expressed it in her works through a combination of autobiographical elements and narrative reconstructions. To understand her writing process, it is necessary to study the way real-life and reconstructed episodes echo each other in the texts. The origin of her artistic quest dates back to her early years spent in Sicily in an anti-conformist environment and her subsequent training as an actress, which deeply influenced her. The different meanings of playing are illustrated in her writings; both children and actors play, and spectators of a performance can themselves be seen to perform, or play at watching. Each use of the word represents a formative phase in the overarching writing process at play. Sapienza projects herself in her writings through a recurring alter ego and other shielding characters, thereby inviting her reader to engage in an elaborate game of echoes based on the workings of memory. Sapienza is moved by an intense creative impulse, an attraction to the concept of ludus (a playful attitude) and a decisive psychoanalytical experience from which she gained the freedom to become a writer. She thus developed an original voice in the writing of the self and reshaped on the page her own route to creativity in a process of self-reconstruction.