Recherche auprès de Chemkara, enfants de la rue de Casablanca, approches transculturelle et psychopathologique.
Auteur / Autrice : | Asmaa Takhssaoui |
Direction : | Marie Rose Moro |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Inscription en doctorat le 08/12/2006 Soutenance le 12/12/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 13 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale erasme |
Résumé
Les « Chemkara », c’est ainsi que sont appelés les enfants des rues au Maroc. Ce sont des enfants autres, différents, pouvant déranger, ils vivent dans cet ailleurs : la rue. Ils connaissent un exil et une errance à la fois psychiques et physiques. Marginalisés, clochardisés et toxicodépendants, ils sont singuliers par leur fonctionnement, parce qu’ils ne sont plus inscrits dans la sphère familiale et sociale. Ils se situent dans un espace autre, traumatique et violent qui connaît ses propres lois, perturbant ainsi les repères et les fondements non seulement psychiques mais aussi sociaux et culturels. Qui sont ces enfants ? Qu’est-ce qui a, dans leur histoire individuelle et collective, provoqué ce passage vers la rue ? Comment se construisent-ils dans cet espace ? Quels sont les relations qu’ils entretiennent avec les autres et avec la rue ? Ce travail de recherche s’est construit à partir de questionnements, et tente de rendre compte à partir de récits de vie, recueillis auprès de douze garçons vivant dans les rues de Casablanca, des souffrances, des traumas, de l’errance et des parcours de ces enfants. Le travail de narration nous permet une approche compréhensive de leur fonctionnement psychique. Sont également interrogés les processus de filiation et d’affiliation, les relations intrafamiliales, les stratégies de survie mises en place, leur toxicodépendance et la construction d’une « identité de la rue ». Les mouvements contre-transférentiels constituent également une donnée essentielle dans notre étude, où le clinicien chercheur est confronté à l’altérité de l’autre et à celle dont il est lui-même porteur. Notre recherche ouvre ainsi un champ d’investigation des plus vastes, un champ métissé faisant appel à la psychanalyse, à l’ethnologie, à la sociologie… à une méthodologie et une approche complémentaristes. Elle tente d’apporter un éclairage clinique sur la question des enfants de la rue au Maroc.