Thèse en cours

Corps mordus : entre autisme et performance

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Auteur / Autrice : Romina De Novellis
Direction : Caterina PasqualinoBernard Müller
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Inscription en doctorat le 05/12/2011
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Corps mordus : entre autisme et performance est une thèse sur les corps hors norme, à la frontière entre troubles du comportement chez l'autisme sévère et la performance en art contemporain. Cette thèse est avant tout une étude monographique sur Roman, un enfant atteint d'autisme sévère. Elle interroge la notion de care dans le contexte de l'Hôpital Necker - Enfants Malades de Paris et elle traverse les différentes phases de prise en charge de l'autisme en France depuis ses premières études et méthodes de traitement. Le terrain d'observation s'est produit au sein de la vie familiale et intime de Roman. La réflexion s'articule autour des questions méthodologiques que l'anthropologie soulève face à l'autisme. Nous souhaitons démontrer que ce trouble du comportement nous a amené à repenser aux méthodes d'observation de terrain. L'autisme étant impossible à enfermer dans un discours anthropologique, c'est à travers une approche issue de l'ethno-dramaturgie et des études sur la performance qu'il trouverait un encadrement scientifique plausible. Pour ce faire, parallèlement au terrain de recherche ethnologique, nous avons mis en place des ateliers somatiques. Durant deux ans, de nombreuses séances corps à corps avec Roman ont rythmé ces travaux. Les mouvements stéréotypés de l'enfant, la répétition de certains gestes et l'automutilation, ont permis à l'observation ethnologique de se transformer en processus identitaire pour le chercheur face à l'autisme sévère, ainsi qu’en processus identitaire collectif et performatif. Cette enquête s'est transformée en terrain de mise en scène et l'approche empirique en processus de création. À travers les études sur le tarantismo, mais aussi à travers les théories crip et les études sur la performance, ce terrain se transforme en espace de production de sens et de création performative. Les spectateurs vivent alors un déplacement et un décalage de leurs regards à la fois sur le corps en performance et à la fois sur les comportements hors norme. Cette thèse démontre comment ce changement de regard sur la différence permettrait aux corps et aux comportements différents de retrouver leur place dans un espace social et dans la compréhension de l'autre sans limite posée entre la notion de norme et de pathologie. Cette thèse réinscrit aussi bien l'autisme que l'art performance dans une approche antipsychiatrique, dont la notion d'art brut transforme tout geste sortant du cadre en création performative.