De l’usage du narratif, entre religion et laïcité, dans un ouvrage de conseils au prince d’al-Ḥasan ibn ʻAbd Allāh al-ʻAbbāsī, Āthār al-uwal fī tartīb al-duwal (début 8e/14e s.)
Auteur / Autrice : | Stéphanie Sabbaghi |
Direction : | Aboubakr Chraïbi |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Littératures et civilisations |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2010 Soutenance le 12/04/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (1997-... ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....) |
Mots clés
Résumé
L’étude du manuscrit (ms) autographe d’al-ʿAbbāsī, achevé en 709/1310 et adressé au sultan mamlouk Baybars II (708-709/1309-1310), présente plusieurs intérêts tant au niveau historique qu’au niveau de la littérature mamlouke de furūsiyya, de l’histoire de la langue arabe au début du VIIIe/XIVe siècle, de la paléographie et de la codicologie. L’ouvrage d’al-ʿAbbāsī, dont la rédaction a commencé quelques jours avant l’accession officielle au pouvoir de Baybars II, se distingue par sa forme littéraire unique, relevant à la fois de ce qui est convenu d’appeler la littérature de naṣīḥat al-mulūk et de la littérature de « furūsiyya générale ». Cet ouvrage, rédigé très probablement au Caire, et dont l’apport réside surtout dans sa partie consacrée à la « furūsiyya générale », se singularise par rapport aux rares traités de furūsiyya de la même époque, rédigés en majorité à Damas, et n’abordant, le plus souvent, qu’un seul thème de la furūsiyya. La littérature mamlouke de furūsiyya n’ayant connu son apogée qu’après le troisième règne d’al-Nāṣir Muḥammad ibn Qalāwūn (709-741/1310-1341), l’ouvrage d’al-ʿAbbāsī serait précurseur dans la littérature mamlouke de furūsiyya, fournissant des informations contemporaines inédites, notamment en matière d’épées et de batailles navales. L’analyse de l’usage du narratif, tant dans la partie relevant de la naṣīḥa que dans celle relevant de la furūsiyya montre que la pensée politique était loin de se fonder uniquement sur la religion et qu’en ce sens, religion et laïcité cohabitaient. Enfin, la description du ms autographe, son analyse, et son édition diplomatique incluant les divers éléments codicologiques, apporteraient une contribution à la codicologie. Mots clés : langue arabe, Baybars II, codicologie, furūsiyya, laïcité, mamlouk, miroirs des princes, naṣīḥa, récits.