Explorer des stratégies d'adaptation des services d'eau potable à la dégradation des ressources par les micropolluants émergents. Elaboration d'une méthode de diagnostic et d'aide à la décision.
| Auteur / Autrice : | Antoine Meyer-Cartier |
| Direction : | Laetitia Guerin |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Sciences de gestion et du management |
| Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2025 |
| Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Economie Gestion de Montpellier |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : G-EAU - Gestion de l'Eau, Acteurs, Usages |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Alors que le changement climatique augmente les risques de sécheresse, la diffusion des micropolluants d'origine anthropique, et notamment ceux identifiés comme ''toxiques, mobiles et persistants'' (PMT), accentue la pression sur la disponibilité des ressources pour l'alimentation en eau potable. Les pollutions d'origine industrielle, telles que les PFAS utilisés dans de nombreux produits de consommation courante (vêtements de pluie, revêtements de poêles, etc.), s'ajoutent désormais aux pollutions diffuses agricoles (nitrates, pesticides). Ces nouvelles menaces pour la santé entament la confiance des usagers pour les services publics d'eau. Une gestion durable des services d'eau implique désormais d'anticiper ces nouveaux risques de dégradation de la qualité de l'eau en développant des stratégies d'actions à l'échelle locale de plusieurs ordres : 1/ améliorer la connaissance sur la qualité des ressources mobilisées ; 2/ en amont, identifier les risques de pollution et mieux les prévenir ; 3/ en cas de pollution avérée, choisir et mettre en place des solutions techniques de remédiation (abandon de captage, dilution ou traitement, transferts et interconnexions). La prévention des pollutions se fait via différents dispositifs réglementaires (protection des captages, contrats de rivière et de nappes), mais peut aussi se faire en cherchant à influencer les pratiques de certains pollueurs. Se pose la question de la capacité des collectivités à mobiliser les outils de la planification urbaine pour influer sur l'implantation d'activités consommatrices d'eau et polluantes. Il y a également un fort enjeu d'information et de communication vis-à-vis des usagers. Il faut donc une approche systémique et interdisciplinaire prenant en compte les interdépendances pour explorer les solutions et construire une stratégie de réponse à l'échelle d'un service, de ses ressources en eaux et de ses parties prenantes. Or les outils actuels d'aide à la décision ou de planification à disposition des collectivités et leurs services d'eau existent mais sont insuffisants. Les premiers ont surtout été développés autour des enjeux d'optimisation de la gestion patrimoniale des réseaux (renouvellement des infrastructures, maintenance, réparations ). Les outils de planification réglementaire classiques tels que les schémas directeurs d'alimentation en eau potable (SDAEP) ou les plans de gestion de la sécurité sanitaire de l'eau (PGSSE) sont pour les uns souvent construits sur des hypothèses de projection du passé, prenant difficilement en compte les polluants émergents, et pour les autres focalisés sur la prévention, l'anticipation et la gestion des crises dans la gestion opérationnelle immédiate. A partir d'un diagnostic, la thèse proposée ici cherche à identifier et caractériser les stratégies de réponse à cette dégradation, à analyser les conditions nécessaires pour chaque solution en termes de configuration technique, de coûts et d'organisation, et à développer une méthode d'aide à la décision structurée pour explorer ces stratégies.